Les maux de la langue

Haïti

7 janvier 2010

Pour tenter de coller à l’actualité, l’Office québécois de la langue française (OQLF) a donné des indications dernièrement concernant Haïti. L’Office souligne : « L’ampleur du désastre nous fait paraître bien dérisoires les points de langue qui suivent, mais ce sont des questions que les gens qui ont à rendre compte des événements sont appelés à se poser. »

En Haïti ou à Haïti ?

Les deux constructions sont correctes. Certains auteurs ont tenté de dégager des principes ou des balises qui n’ont pas réussi à s’imposer. La tendance est à employer la construction avec en sans doute pour une question d’euphonie. On dira par exemple : Plusieurs organisations humanitaires ont fait parvenir des secours en Haïti.

Doit-on faire l’élision et la liaison avec Haïti ou son dérivé haïtien ou haïtienne ?

Pour répondre, il faut déterminer si le h initial est un h muet ou un h aspiré. La différence se retrouve dans l’élision et la liaison que le h muet permet et que l’autre interdit. La tendance encourage à le considérer comme un h muet et donc à faire l’élision, ce qui correspond d’ailleurs à l’usage officiel dans le pays (la république d’Haïti et non de Haïti). On fera également la liaison dans le langage parlé, par exemple en disant les (z) Haïtiens.

De quel genre est Haïti ?

Cette question a une certaine importance notamment pour l’accord des participes passés ou pour la reprise du nom par un pronom personnel dans le texte. Dans l’usage officiel et administratif, Haïti est masculin : Haïti est devenu le sujet de préoccupation. Il a été le pays le plus touché par l’ouragan Jeanne. Par contre, dans la littérature haïtienne, les chansons, les poèmes, on le trouve souvent au féminin : Mon Haïti chérie !

Quant aux habitants de la capitale particulièrement touchée par le cataclysme, ce sont les Port-au-Princiens et les Port-au-Princiennes.

Saviez-vous que…

Diaspora est un terme qui apparaît souvent lorsqu’il est question d’Haïti. Emprunt au grec qui signifie « dispersion », le mot a d’abord été employé à propos de la dispersion à travers le monde des Juifs contraints à l’exil, il y a plus de deux mille ans. Par la suite, l’emploi du mot s’est étendu à toute communauté dispersée à travers le monde. C’est ainsi que l’on parle de la diaspora haïtienne très présente à Montréal.

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