Éducation

Francisation : une réalité maquillée, dénonce la CSQ

13 mai 2025

Alors que le ministre Jean-François Roberge vante un record d’élèves en francisation, la CSQ affirme que ces chiffres sont trompeurs et que la crise est encore bien présente.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

Le 30 avril dernier, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration s’est félicité d’avoir francisé plus de 90 000 personnes en un an. Dans un article publié sur son site, Radio-Canada affirme que Québec a inclus dans ce nombre « 5 000 élèves dont la classe a été abruptement fermée à l’automne [2024] et qui n’ont toujours pas réintégré un cours de français », en raison des compressions budgétaires imposées aux centres de services scolaires.

Pour la CSQ et le Collectif francisation, ces données maquillent donc une réalité beaucoup plus sombre, celle de milliers de nouveaux arrivants privés de cours de français. « Je pense qu’on cherche à camoufler une réalité, à l’embellir », a dit la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre, en entrevue à Radio-Canada.

Selon elle, le gouvernement s’appuie volontairement sur une période avantageuse pour enjoliver son portrait : « On choisit des données à cheval sur deux années avec des réalités bien différentes [1er avril 2024 au 31 mars 2025] » afin de faire parler les chiffres en faveur du gouvernement.

La CSQ et le Collectif francisation affirment que le ministre Roberge « tente de mettre derrière lui une crise qui est loin de s’être estompée ». En réaction au terme « psychodrame » utilisé par le ministre Roberge lors de son annonce du 30 avril, Nadine Bédard-St-Pierre rappelle que « ce sont de vrais drames qui se sont vécus », que « plus de 350 enseignantes et enseignants » membres de la CSQ ont perdu leur travail et que des personnes immigrantes ont vu leur formation être interrompue.

« On fait venir au Québec des personnes en leur disant qu’elles doivent travailler en français. Le gouvernement leur impose cette condition. Mais le même gouvernement dit qu’il n’a pas les moyens de franciser ces personnes. C’est troublant », se désole la vice-présidente.

Lisez l’intégralité de l’article sur le site de Radio-Canada.