Les maux de la langue
Focus et focusser
13 avril 2012
Il y a des mots qui n’existent pas dans une langue pour désigner une réalité. On peut alors combler cette lacune en empruntant des mots ou des expressions à une autre langue. Mais l’emprunt n’est pas justifié quand un mot ou une expression existent déjà dans notre langue. C’est le cas pour les mots focus et focusser qui, selon l’Office québécois de la langue française (OQLF), constituent des emprunts inutiles à l’anglais.
Ainsi, quand il est question de focalisation, de concentration ou de convergence vers un élément central, l’OQLF propose, en plus de ces trois termes, plusieurs suggestions de remplacement au mot focus telles que intérêt, centre (d’intérêt, d’attention, d’activité, de coordination, etc.), accent, axe privilégié, point de mire, cœur, pivot, élément central, sujet, enjeu, cible, idée-force, priorité, objectif, objet.
De plus, pour désigner un point de convergence dans un appareil photographique ou dans un instrument d’optique, on doit parler de foyer et non pas de focus. Quant à l’opération d’ajustement d’un système optique pour obtenir une image précise, il s’agit de la mise au point.
Enfin, l’expression focus group doit être remplacée, selon les cas, par groupe de discussion, groupe témoin, groupe de clients, groupe thématique et groupe type.
Le verbe focusser constitue aussi un emprunt inutile à l’anglais qui gagne à être remplacé par focaliser, se focaliser, se concentrer, porter son attention sur, porter sur, se polariser sur, être axé sur, être centré sur, concerner surtout, s’orienter vers, avoir pour thème, mettre l’accent sur, s’articuler autour de.
Quant à l’adjectif focussé, il devra être remplacé par déterminé pour parler d’une personne, ou par concentré, centré, ciblé, circonscrit pour parler d’une chose.