Éducation

« On ramène sur la table des projets maintes fois tassés »

11 mai 2023

Projet de loi no 23 en éducation

Le projet de loi no 23 récemment déposé par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, laisse une impression de déjà-vu, selon le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, qui s’est exprimé sur le sujet dans différents médias.

Au micro de l’animateur Alec Castonguay, à l’émission Midi info sur ICI Première, Éric Gingras a mentionné que le ministre ramène sur la table des projets maintes fois tassés, pour de bonnes raisons par ailleurs, notamment pour la création d’un institut national d’excellence en éducation. « Quand l’idée de mettre sur pied un tel institut avait été soulevée en 2017, il y a plus de 250 chercheuses et chercheurs qui se sont exprimés pour dire que ce n’était pas une bonne idée », a-t-il dit.

 

 

Éric Gingras a également rappelé qu’il existe déjà plusieurs entités qui font de la recherche en éducation, en plus d’assurer un transfert des connaissances et des pratiques aux acteurs du milieu. Le personnel utilise les connaissances issues de la recherche et, selon le président, il serait plus porteur et moins coûteux de miser sur les organisations qui existent déjà plutôt que d’ajouter une nouvelle structure dont la mise en place ne fait pas consensus et dont l’indépendance pourrait être remise en cause.

« Notre crainte est que, devant des résultats qui ne répondent pas aux attentes du ministre, il outrepasse son rôle et impose au personnel un certain type de pratiques jugées efficaces, mais sans égard au contexte de l’école, de la classe et aux besoins des élèves. »

Déprofessionnalisation de la profession enseignante

Le projet de loi permettra aux directions d’imposer aux enseignantes et aux enseignants le choix de leurs activités de formation continue, sans égard à leurs réels besoins. Or, lorsqu’on combine cette volonté à la création d’un institut, d’une part, et à la mise en place de formation initiale écourtée pour exercer le métier d’enseignant, d’autre part, difficile de ne pas conclure à une forme de déprofessionnalisation de la profession enseignante.

Dans une longue entrevue accordée à Jonathan Trudeau au 93,3 FM, Éric Gingras a mentionné que le projet de loi « fait reculer la profession en donnant aux directions d’établissement le pouvoir de choisir à la place des enseignantes et enseignants. L’autonomie professionnelle, ça ne se limite pas à tenir le crayon quand vient le temps de déclarer nos formations! »

 

 

Absence de consultation

Alors que la réforme en santé du gouvernement Legault avait été annoncée en campagne électorale, il en est autrement de la réforme caquiste visant la gouvernance scolaire. La Centrale déplore que le projet de loi n’ait pas fait l’objet d’une consultation préalable des acteurs du milieu de l’éducation.