Action féministe

Droits des femmes : encore en lutte!

4 mars 2025

Dans plusieurs régions du monde, les droits des femmes sont en régression. À l’aube de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, il importe de rappeler l’importance de demeurer vigilantes pour conserver ces droits durement acquis.

Par Julie Pinel, conseillère CSQ, et Audrey Parenteau, rédactrice en chef

Depuis la révocation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême des États-Unis en 2022, de nombreux États américains ont restreint, voire interdit, l’accès à l’avortement. D’autres ont aussi limité l’accès à la contraception et à l’éducation sexuelle.

Cette vague conservatrice chez nos voisins du Sud s’est propagée à d’autres pays, où des mouvements populistes et ultraconservateurs cherchent à limiter l’émancipation des femmes. En Europe, des pays comme la Hongrie et la Pologne ont renforcé leurs restrictions sur l’interruption de grossesse, mettant en péril la santé et l’autonomie des femmes.

Un phénomène mondial

Au-delà de la question de l’avortement, d’autres droits fondamentaux des femmes sont menacés. En Iran, les femmes continuent de lutter contre des lois répressives qui limitent leur liberté vestimentaire et leurs droits civils. En Afghanistan, le régime taliban a effacé des décennies de progrès en interdisant aux femmes l’accès à l’éducation et en leur imposant de sévères contraintes dans l’espace public.

Même dans des démocraties établies, des tendances inquiétantes se dessinent. La montée du sexisme en ligne, les attaques contre les droits des personnes LGBTQ+ et la remise en question des politiques d’égalité salariale signalent un climat global de régression.

Le Québec n’est pas à l’abri de ces influences. Les débats sur l’avortement refont parfois surface, et certains groupes tentent d’imposer des restrictions sur l’éducation sexuelle dans les écoles. D’ailleurs, nous ne pouvons ignorer les résultats d’un sondage mené au Québec, en 2023, par la firme Léger, qui indiquaient que 20 % des personnes sondées âgées de 18 à 34 ans, et 14 % de celles âgées de 35 à 54 ans considèrent que le féminisme est une stratégie visant à permettre aux femmes de contrôler la société.

« Les avancées en matière d’égalité des sexes ne sont jamais garanties : elles doivent être constamment défendues. La vigilance des citoyennes et citoyens ainsi que l’engagement des gouvernements sont essentiels pour éviter des reculs similaires à ceux observés ailleurs », rappelle la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.

L’importance de l’action collective

Face à cette menace mondiale, les femmes et leurs alliés doivent continuer à militer pour protéger leurs droits. La mobilisation sociale, l’engagement politique et l’éducation sont des outils puissants pour contrer ces reculs.

D’ailleurs, en 2025, des millions de femmes et d’alliés se mobiliseront à travers le monde dans le cadre de la Marche mondiale des femmes (MMF). Pour cette édition, trois thèmes majeurs sont mis de l’avant : la pauvreté, la violence et la crise climatique. Le lancement des grandes revendications de la MMF aura lieu le 8 mars prochain et la marche elle-même se déroulera à Québec, le 18 octobre 2025.

Au Québec, les thèmes mis de l’avant par la MMF résonnent très fort. « La violence conjugale est un fléau qui a un coût important pour toutes les femmes qui en sont la cible. Il est important qu’un filet social soit présent autour d’elles pour leur permettre de s’en sortir. Avec la crise actuelle du logement, combien de femmes demeurent dans un milieu violent faute de logement abordable? », questionne la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.

Dans ce contexte, la mobilisation pour les droits des femmes et de l’ensemble des personnes issues de groupes minorisés doit être à la hauteur. La MMF est l’occasion de faire entendre notre voix, celle qui, haut et fort, ne permettra aucun recul.