Action féministe
Dix jours d’absence rémunérés pour se protéger
20 novembre 2025
La violence conjugale est un fléau sur lequel nous avons, collectivement, un devoir d’agir. Ce n’est pas un simple problème de couple, c’est un enjeu social majeur. Et c’est ensemble que nous viendrons à bout de cette violence.
Par Julie Pinel, conseillère CSQ
Une des façons d’y parvenir consiste à créer un véritable filet social autour des victimes pour leur offrir toutes les conditions nécessaires pour qu’elles quittent le milieu violent. Malgré les mesures mises en place dans les dernières années pour mieux soutenir les victimes, un angle mort persiste : le soutien aux femmes en emploi.
En octobre dernier, dans le cadre de l’étude détaillée du projet de loi no 101 visant à moderniser certaines lois du travail, Québec solidaire (QS), appuyé par le Parti libéral du Québec (PLQ), a proposé d’ajouter à la Loi sur les normes du travail 10 jours d’absence rémunérés pour les victimes de violence conjugale.
S’appuyant sur l’argumentaire de l’Intersyndicale des femmes, dont fait partie la CSQ, qui porte cette demande depuis quelques années, les deux partis ont démontré la nécessité de cette mesure.
« Il est malheureux que le ministre du Travail, malgré nos nombreuses rencontres, ait refusé d’aller de l’avant, même si les partis d’opposition ont proposé de réduire le nombre de jours. Il invoque le coût de cette mesure pour les employeurs. Les pressions économiques sont fortes pour tout le monde, mais lorsqu’on souhaite quitter un milieu violent, l’argent ne devrait pas peser dans la balance. C’est pour cette raison que nous réclamons ces 10 jours d’absence rémunérés », explique la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.
Du 25 novembre au 6 décembre 2025 se déroulent les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Alors que plusieurs provinces canadiennes offrent déjà ce type d’absence dans leur législation du travail, l’Intersyndicale des femmes demande au gouvernement qu’il se mette en action en offrant un plus grand soutien aux victimes de violence conjugale qui sont en emploi.
Parce que la vie de ces femmes, la vie de ces victimes, ça n’a pas de prix!