Québec, le 20 avril 2021. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réagit aux investissements concernant les communautés autochtones dans le budget fédéral présenté hier. Bien que les sommes investies soient considérables, la Centrale émet des préoccupations quant à certains enjeux précis.

Éducation

D’entrée de jeu, la CSQ déplore qu’il n’y ait pas de sommes réservées du côté de l’éducation.

« Ce qui nous préoccupe particulièrement, c’est que les enseignants d’écoles de conseils de bande, notamment à Wemotaci et Opitciwan, ont des salaires inférieurs à l’échelle québécoise, elle-même la plus basse au pays. Des enveloppes dédiées pourraient amener une plus grande uniformité des services offerts dans les écoles et des conditions de travail du personnel d’une communauté à l’autre », souligne la présidente de la CSQ, Sonia Ethier. Cette dernière souligne également que des investissements fédéraux plus importants en éducation seraient les bienvenus pour soutenir les services aux élèves et le personnel au sein des commissions scolaires Crie et Kativik.

« Nous voyons d’un bon œil les investissements en petite enfance, mais ce soutien doit absolument se poursuivre pour l’éducation primaire, secondaire, la formation générale aux adultes et la formation professionnelle. Les taux de diplomation, notamment au Nord, sont extrêmement préoccupants. Le gouvernent fédéral aurait dû saisir cette opportunité pour améliorer la situation de façon durable », ajoute Sonia Ethier.

Petite enfance

Avec toutes les tragédies vécues par les enfants et les familles autochtones, la présidente de la CSQ se réjouit des investissements pour réformer les services à l’enfance. « On ne le répétera jamais assez, la fréquentation d’un service éducatif pendant la petite enfance est bénéfique pour le développement des enfants, car cela permet de réduire considérablement les vulnérabilités. Améliorer et faciliter l’accessibilité à des services éducatifs à la petite enfance adaptés permettra un développement adéquat des enfants dans un environnement respectueux de la culture de nos premières nations. »

Eau potable et logement

Bien que la CSQ salue l’engagement du gouvernement pour l’accès à l’eau potable, elle s’interroge sur la façon dont cela se traduira rapidement sur le terrain. « Les besoins sont criants actuellement, notamment au Nunavik et en Eeyou Istchee. Dans le Nord-du-Québec, des communautés peinent à avoir accès à ce service essentiel. L’accès à des logements décents et à l’eau potable doivent être des priorités », déplore Sonia Ethier.

La Centrale accueille favorablement les sommes supplémentaires octroyées pour la mise en place des mesures proposées dans le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Enfin, concernant les sommes annoncées pour assurer l’autodétermination des peuples autochtones, la CSQ est particulièrement satisfaite puisqu’elle milite en ce sens depuis plus de 50 ans.