Négociation, Petite enfance

Des carrés aux dattes pour obtenir « des dates »!

22 février 2024

Les intervenantes en petite enfance en CPE et en milieu familial régi et subventionné, membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), ont manifesté près de l’Assemblée nationale, ce matin, afin de dénoncer le manque de disponibilité du gouvernement dans le cadre de leurs négociations. 

Les manifestantes et manifestants attendaient les personnes élues à leur arrivée à l’Assemblée nationale afin de remettre aux députées et députés de l’opposition des carrés aux dattes, et à celles et ceux de la Coalition avenir Québec (CAQ), des carrés « sans dates ». L’objectif? Obtenir « des dates » de rencontre avec la ministre Sonia LeBel afin de faire avancer les discussions aux tables de négociation. 

La FIPEQ-CSQ dénonce le manque d’engagement du gouvernement à négocier les contrats de travail des intervenantes en petite enfance en CPE et en milieu familial, qui sont sans contrat de travail depuis presque un an. La fédération se dit dans l’incompréhension face au manque de disponibilité du gouvernement. Elle lui demande d’augmenter le rythme et l’occurrence des rencontres. 

Du côté de la négociation des responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE), qui se déroule à une table nationale en présence du ministère de la Famille, l’équipe de négociation de la FIPEQ-CSQ a obtenu seulement cinq dates de rencontre d’ici le mois de juin, ce qui représente environ une rencontre par mois. Il est impensable, selon la fédération, qu’un règlement puisse survenir si le rythme ne s’accélère pas dans les prochaines semaines.

La situation est également consternante du côté de la négociation des intervenantes en petite enfance en CPE. Le ministère de la Famille n’a offert que deux dates de rencontre à l’équipe de la FIPEQ-CSQ d’ici le mois de mai. Pour la fédération, la lenteur et ce manque de disponibilité donnent l’impression qu’un désengagement s’opère vis-à-vis la négociation des conditions de travail des intervenantes en petite enfance, un milieu où la pénurie de main-d’œuvre entraine des répercussions significatives sur les équipes en place et le développement du réseau pour les familles.

« Nous ne sentons pas que le gouvernement met le temps et les efforts nécessaires pour négocier une entente. Ce manque de disponibilité et d’engagement envers les négociations nous amène à nous demander sincèrement comment nous pourrons en arriver à un règlement. Faisons-nous face à un gouvernement qui ne veut négocier que lorsque des menaces de grève planent sur le réseau? La question se pose, notamment après la période de négociation du secteur public que l’on vient de vivre », dénonce la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon. 

Des ententes échues depuis près d’un an

Rappelons que les intervenantes des deux secteurs (CPE et milieu familial) ont déposé leurs demandes à leur table de négociation respective en septembre 2023. Le gouvernement n’a cependant pas encore déposé de première offre. 

Les ententes de travail sont arrivées à échéance le 31 mars 2023. Alors que la FIPEQ-CSQ a déposé ses avis de négociation le 20 janvier 2023, elle juge inacceptable l’absence de réponse de la part du gouvernement et demande que celui-ci s’engage à déposer une première offre afin de faire progresser les négociations.