Éducation
Déplafonnement des postes ETC et prévisibilité budgétaire : « Agir avant qu’il ne soit trop tard! »
17 octobre 2025
Les membres de la Coalition des partenaires en éducation* s’inquiètent des incertitudes entourant les assouplissements annoncés quant aux cibles d’équivalents temps complet (ETC) et de l’accessibilité au réinvestissement partiel de 540 millions $ fait dans le réseau scolaire en raison des contraintes imposées. Bref, la Coalition s’inquiète des impacts sur les services aux élèves qui se font déjà sentir.
Les organisations membres de la Coalition des partenaires en éducation réclament aujourd’hui d’une même voix le déplafonnement complet des postes ETC et une prévisibilité budgétaire pour le réseau. C’est ce qu’ils ont fait valoir dans une lettre conjointe adressée plus tôt cette semaine à la ministre LeBel.
« L’annonce faite par la ministre a généré des attentes d’autant plus grandes que les besoins sont criants. Nous espérons que ses intentions sont fondées sur une volonté politique forte, qu’elles dépassent le simple positionnement médiatique et qu’il ne s’agit pas d’une annonce à visée électoraliste. Madame LeBel a reconnu qu’il y avait un nœud entre le plafond des ETC et l’utilisation des ressources financières censées être rendues disponibles. Mais à ce jour, nous constatons que le mal est fait et que, dans les milieux, les services aux élèves sont déjà affectés. Le temps passe, l’argent manque, les ressources ne sont pas au rendez-vous. Aujourd’hui, nous invoquons donc l’urgence d’agir pour l’année en cours, mais pour les suivantes également », font valoir les membres de la Coalition tout en insistant sur le fait que des semaines cruciales sont déjà perdues.
« L’égalité des chances, c’est aussi faire en sorte que les élèves, incluant les élèves à besoins particuliers, obtiennent les services qu’ils sont en droit de recevoir. Et que le réseau dispose des moyens pour déployer ces services
De la prévisibilité budgétaire
Le 1er octobre dernier, la ministre de l’Éducation, Mme Sonia LeBel, annonçait son intention de lâcher du lest quant au dépassement du plafond des cibles d’équivalents temps complet (ETC), plafond imposé au réseau de l’éducation par son prédécesseur. Elle précisait toutefois que cela ne devait pas entraîner de dépassement des budgets.
« Nous sommes unanimes à le réitérer : Le réseau de l’éducation emploie des centaines de milliers de personnes, dispense des services à des centaines de milliers d’élèves, incluant les élèves à besoins particuliers. Son objectif est d’instruire, de socialiser et de qualifier les citoyennes et citoyens de demain. Pour y parvenir, il est essentiel qu’il bénéficie d’une prévisibilité budgétaire tant à court qu’à long terme. La prévisibilité budgétaire n’est pas un caprice administratif : c’est une condition de base pour garantir la cohérence, la continuité et la qualité des services éducatifs, afin de favoriser la réussite et le bien-être des élèves. On demande beaucoup à l’école, mais on ne donne pas toujours aux femmes et aux hommes qui la font vivre au quotidien les moyens d’y arriver. »
Non seulement les compressions et les coupes en éducation sont inacceptables, mais les investissements actuels demeurent insuffisants pour couvrir les coûts réels engendrés par la hausse du nombre de jeunes dans nos écoles et nos centres, par les besoins des élèves en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA), par l’état de vétusté de nombreux établissements, et par les dépenses de fonctionnement qui continuent de peser lourdement sur le financement et le fonctionnement de nos établissements.
L’éducation mérite mieux et il faut des investissements à la hauteur des besoins.
*Membres de la Coalition des partenaires en éducation :
Éric Gingras, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Richard Bergevin, Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
Éric Pronovost, Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
Carolane Desmarais, Fédération du personnel professionnel de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Denis Bolduc, Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ)
Patrick Gloutney, Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec)
Bonnie Gilmour, Conseil national du soutien scolaire du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau du Québec (CNSS-SEPB)
Marie Deschênes, Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES800-FTQ)
Katia Lelièvre, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Frédéric Brun, Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN)
Heidi Yetman, Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ)
Mélanie Hubert, Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Francis Côté, Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE)
André Bernier, Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE)
Kathleen Legault, Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (Amdes)
David Meloche, Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ)
Evelyne Alfonsi, Association des administrateurs des écoles anglophones du Québec (AAEAQ)
Sylvain Martel, Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ)
Mélanie Laviolette, Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ)
Katherine Korakakis, Association des comités de parent anglophone du Québec (ACPA)
Amélie Duranleau, Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI)
Bianca Nugent, Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers du Québec (CPEBPQ)
Lili Plourde, Fédération québécoise de l’autisme (FQA)
Steven Laperriere, Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ)
Jean Trudelle, Debout pour l’école
Patricia Clermont, Je protège mon école publique (JPMEP)