Devant le déficit de 2,5 milliards de dollars anticipé par le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, le SISP insiste sur la nécessité pour le gouvernement de ne pas ajouter de compression dans les dépenses publiques, mais de travailler plutôt sur les revenus.

Montréal, le 28 novembre 2013. – Devant le déficit de 2,5 milliards de dollars anticipé par le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) insiste sur la nécessité pour le gouvernement de ne pas ajouter de compression dans les dépenses publiques, mais de travailler plutôt sur les revenus. Le SISP rappelle que le déficit actuel n’a rien d’anormal étant donné qu’à l’instar de nos voisins, les impacts de la crise mondiale et des politiques d’austérité affaiblissent encore l’économie du Québec.
Des compressions supplémentaires ne sont pas la solution
« Tous les commentateurs de bonne foi le reconnaissent : l’impasse budgétaire actuelle est due à un manque de revenus et non à une gestion relâchée des dépenses. Rappelons que le gouvernement devait limiter la croissance de ses dépenses à 2,5 % pour l’année en cours et à 3,2 % pour la suivante. Ce rythme de la croissance des dépenses de programmes est déjà parmi les plus faibles de l’ensemble des provinces canadiennes. Le diminuer encore plus met en péril les services publics », déplore la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.
Cette dernière se montre même ironique en constatant que le ministre des finances et de l’économie, Nicolas Marceau, réussit même à faire passer les années libérales, où les dépenses croissaient au rythme moyen de 5,6 %, pour l’équivalent d’un « âge d’or » !
« Plusieurs ministères et organismes doivent compresser leurs dépenses et leurs effectifs. À lui seul, le réseau d’éducation primaire et secondaire a connu des compressions de l’ordre de 500 millions de dollars depuis trois ans. Il est utopique, pour le gouvernement, d’agir en gouvernement responsable sans souffler un seul mot sur le gaspillage que génère le recours à la sous-traitance, et ce, année après année, dans tous les ministères et organismes, sachant que plusieurs activités confiées en sous-traitance coûtent de 25 % à 50 % plus cher. Aussi, la Protectrice du citoyen a récemment confirmé ce que nous prétendons depuis des lustres : ces compressions affectent réellement les services aux citoyennes et citoyens. La population n’accepterait pas une réduction des services de santé, d’éducation et de la fonction publique », élabore Lucie Martineau.
La solution est du côté des revenus
Si la conjoncture économique mondiale et québécoise explique en partie l’état des finances publiques du Québec, force est de reconnaître que l’impasse actuelle est aussi en partie structurelle. « Le déficit projeté par le ministre Marceau découle en effet de choix politiques passés. Au cours des quinze dernières années, les gouvernements successifs du Québec ont renoncé à des revenus d’environ quatre milliards de dollars par année en accordant différentes baisses d’impôts aux ménages et aux entreprises. Le virage opéré par les libéraux vers plus de taxes et plus de tarifs, ainsi que le nouveau palier instauré par le gouvernement Marois, n’auront pas réussi à combler le manque à gagner », constate la porte-parole syndicale.
Lucie Martineau est convaincue que dans un avenir rapproché, le gouvernement devra trouver de nouvelles sources de revenus si nous voulons financer adéquatement et équitablement les services publics et les programmes sociaux auxquels la population du Québec est attachée et a droit.
Une invitation répétée
Le SISP tient à réitérer son invitation à rencontrer le ministre Nicolas Marceau afin de lui faire part de ses solutions. Rappelons qu’en novembre 2012 le SISP avait proposé un plan pour mieux financer des services publics, qui aurait généré 3,2 milliards en revenus additionnels. « Malheureusement, au dernier budget comme aujourd’hui, le gouvernement a plutôt choisi la ligne dure, préférant adopter une réduction draconienne de ses dépenses, ce qui est une grave erreur », conclut Lucie Martineau.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.