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Déclaration commune de la CSQ, la CSN, la CSD et la FTQ

14 juillet 2025

Le 25 juin 2025, à la demande du ministre Jean Boulet, les présidences des centrales syndicales l’ont rencontré dans l’intention de reconstruire des ponts à la suite de l’adoption du projet de loi 89 visant à déséquilibrer le rapport de force des syndicats et à affaiblir les droits des travailleuses et des travailleurs. Il s’est montré ouvert à tenir une nouvelle rencontre dès la fin de l’été afin de renouer un dialogue social.

Or, le 10 juillet 2025, lors d’une entrevue, le ministre Boulet a laissé entendre qu’il songeait même à devancer la date de la mise en place de ce qu’on appelle déjà, dans les milieux syndicaux, un cadeau au patronat – une mesure pourtant prévue pour le 30 novembre 2025. Une telle décision compromet la volonté exprimée de renouer le dialogue social et envoie un signal troublant quant au respect accordé aux organisations syndicales et aux engagements pris.

Continuer de dénoncer

Depuis l’annonce du projet de loi 89, les organisations syndicales n’ont cessé de dénoncer ses effets néfastes. Elles ont multiplié les sorties publiques, les interventions médiatiques et les mobilisations afin de rappeler à quel point cette loi fragilise la capacité des travailleuses et des travailleurs à améliorer leurs conditions de travail.

Malgré ces efforts, le gouvernement a persisté à aller de l’avant avec une réforme aux conséquences graves pour l’ensemble du monde du travail – et songe maintenant à rompre ses engagements  en devançant sa mise en vigueur. Une telle décision, venant encore une fois changer les règles du jeu au profit du patronat, serait lourde de conséquences.

Une invitation à la cohérence

« Nous attendons du ministre du Travail qu’il vise un équilibre dans les relations de travail. Il ne suffit pas d’incanter le dialogue social pour qu’il se matérialise. Celui-ci doit reposer sur la bonne foi, la confiance et une réelle consultation. Au contraire, le ministre Boulet continue d’agir dans l’unilatéralisme total. Nous l’invitons à s’inspirer de sa collègue, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Le Bel, qui a su mettre au jeu une révision du régime de négociation du secteur public en consultant les organisations syndicales afin de trouver un terrain d’entente bénéfique pour toutes les parties », ont déclaré les porte-paroles Luc Vachon de la CSD, Caroline Senneville de la CSN, Éric Gingras de la CSQ et Magali Picard de la FTQ.

Déclaration du président de la CSQ

La veille, Éric Gingras, , avait publié une déclaration en réaction aux propos du ministre Boulet. « Encore une fois, ce gouvernement casse du sucre sur le dos des syndicats pour détourner l’attention de la population des vrais problèmes causés justement par sa gestion déficiente. Des syndicats qui sonnent l’alarme contre les coupes en éducation et qu’on voudrait faire taire. Dans l’intérêt du Québec, le gouvernement devrait plutôt travailler à rassembler les Québécoises et les Québécois plutôt que de tenter de les opposer les uns contre les autres. Nous serions tous gagnants. », déclare le leader syndical.