La FIPEQ-CSQ condamne le retour à l’avant-scène du projet de loi no 27, qui vise à imposer des amendes aux services de garde comptant des « places fantômes ».

Montréal, le 12 novembre 2015. – La FIPEQ-CSQ condamne le retour à l’avant-scène du projet de loi no 27, qui vise à imposer des amendes aux services de garde comptant des « places fantômes ».
« Depuis l’entrée en vigueur de la modulation des frais de garde en fonction des revenus des parents, un grand nombre de places dans les services de garde éducatifs régis et subventionnés ne sont plus comblées. Elles sont là, les réelles places fantômes! », déclare Kathleen Courville, présidente de la FIPEQ-CSQ
Un manque de volonté gouvernementale
Selon la leader syndicale, avec ce projet de loi, le gouvernement ne fait que déplacer l’enjeu des « places fantômes » vers les garderies privées, sans s’attaquer à la source du problème. En effet, cette situation découle notamment du manque de souplesse du réseau public des services de garde à la petite enfance pour répondre, notamment, aux besoins des poupons ainsi qu’à ceux des parents aux prises avec des horaires atypiques.
« Plutôt que de tenter de corriger le tir en s’assurant que les services de garde subventionnés redeviennent plus avantageux financièrement pour les parents, en proposant une meilleure offre de place et plus de souplesse, le gouvernement souhaite imposer des amendes aux services de garde régis et subventionnés. Cela n’a aucun sens! »
Kathleen Courville précise que les garderies privées en milieu familial n’ont aucune exigence à respecter puisqu’elles ne sont pas encadrées. « Puisque les parents sont de plus en plus nombreux à recourir aux services de garde privés non subventionnés, le scénario se répètera inévitablement, car ces garderies n’ont pas l’obligation de transmettre les ʺfiches d’assiduitéʺ des enfants au ministère de la Famille. Le gouvernement continuera donc à subventionner des places inoccupées. »
Une approche répressive nuisible
L’approche répressive du projet de loi ne répond nullement aux besoins du réseau public des services de garde à la petite enfance, soit la conciliation travail-famille et le développement des enfants. De plus, les sanctions prévues au projet de loi sont inutiles puisque le ministère de la Famille possède déjà les outils pour récupérer les subventions reçues sans droit.
« La Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance prévoit déjà des pénalités aux prestataires de services de garde ayant fourni des renseignements faux ou trompeurs dans leur fiche d’inscription ou d’assiduité. Le projet de loi no 27 fait donc fausse route en ciblant les services de garde éducatifs, régis et subventionnés. La ministre Charbonneau devrait plutôt viser les garderies privées, qui ne font l’objet d’aucun encadrement. »
Une véritable entreprise de démolition
La leader syndicale souligne que l’exode des parents vers le secteur privé est le résultat de l’entreprise de démolition, menée par le gouvernement Couillard à l’endroit du réseau public des services de garde éducatifs à la petite enfance.
« Ce gouvernement met tout en place pour favoriser le développement du secteur privé, sans lui imposer aucun contrôle ni règle. Depuis 2009, les places non subventionnées ont augmenté de 554 %! À l’inverse, il ne ménage aucun effort pour saccager le réseau public des services de garde, dont les effets bénéfiques pour les enfants, l’essor des femmes et l’économie sont indéniables. Puisque ces services sont de meilleure qualité que les garderies commerciales, alors pourquoi ne pas préserver ce réseau public, que nous avons mis tant d’années à construire? La réduction des dépenses publiques ne doit pas se faire au détriment des tout-petits », conclut-elle.
Profil de la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) représente près de 14 000 responsables d’un service de garde en milieu familial et près de 2 000 travailleuses dans les installations des CPE. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la petite enfance au Québec. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qui représente plus de 200 000 membres et qui est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec.