Saguenay, le 23 mai 2013. – Le SIISNEQ-CSQ et la FSQ-CSQ accueillent froidement l’annonce de la fusion des centres de santé et de services sociaux (CSSS) de Sept-Îles et de la Basse-Côte-Nord rendue publique aujourd’hui.

Saguenay, le 23 mai 2013. – Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) et la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), accueillent froidement l’annonce de la fusion des centres de santé et de services sociaux (CSSS) de Sept-Îles et de la Basse-Côte-Nord rendue publique aujourd’hui.
La présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, déplore grandement que les administrateurs des deux établissements préfèrent jouer dans les structures plutôt que de s’occuper de régler les vrais problèmes de leurs établissements.
« Depuis trois ans, les administrateurs avaient déjà procédé à la fusion de la direction générale, de la direction des ressources humaines et de la direction des ressources financières de ces CSSS, sous prétexte que cela améliorerait les services et permettrait de faire des économies. Les résultats ont été bien différents. En premier lieu, le travail en heures supplémentaires et en heures supplémentaires obligatoires a éclaté. Le recours à la main-d’œuvre indépendante est maintenant un des plus élevés au Québec. De plus, le taux d’assurance-salaire a explosé, ce qui a engendré des difficultés financières et on nous précipite encore plus vers la fusion. Ça n’a aucun sens », dénonce Nathalie Savard.
Une période estivale… catastrophique
La présidente va encore plus loin et soutient que la période estivale s’annonce catastrophique pour ce qui est du remplacement.
« Du côté des infirmières, il y a encore 1 500 quarts de travail qui ne sont pas couverts alors que chez les infirmières auxiliaires, on parle de 700 quarts de travail dans la même situation. Pendant ce temps-là, le directeur général Normand Leblanc et ses administrateurs essaient de faire croire à la population qu’on va régler tous les problèmes avec une utopique fusion. C’est ridicule et inquiétant de constater jusqu’à quel point ces gens sont déconnectés de la réalité », clame Nathalie Savard.
Des données importantes cachées
La leader syndicale renchérit en reprochant aux administrateurs de prendre une décision aussi lourde de conséquences en cachant des éléments fondamentaux à la population et aux organisations syndicales, dont les membres auront à vivre avec les effets d’une telle improvisation administrative.
« Nous réclamons depuis des mois d’avoir accès à l’étude réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton portant sur les supposés avantages d’une telle fusion. Ce qui nous est refusé et qui est très inquiétant. Il n’y a rien de rassurant de voir des administrateurs cacher une étude qui justifie supposément une fusion que l’on tente de nous imposer à tout prix. C’est un manque de transparence indigne d’administrations publiques respectueuses de la population et des employés », tranche la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Des bienfaits douteux
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, doute également des bienfaits de cette fusion rappelant que de nombreuses études démontrent le contraire.
« À long terme, il est démontré que les fusions d’établissements sont loin de générer les économies espérées et les résultats d’efficacité promis. Qu’on le veuille ou non, il y a des services réels qui doivent être assumés et, tôt ou tard, on finit par rouvrir les postes de direction abolis », explique Claire Montour.
Une vision administrative qui manque de réalisme
La présidente de la FSQ-CSQ exprime également un fort scepticisme à l’égard de la vision administrative du PDG de l’Agence de la santé de la Côte-Nord, Gaétan Garon.
« Depuis son arrivée en fonction, Gaétan Garon n’a qu’une seule idée en tête, c’est-à-dire procéder à des fusions à tout prix, comme si c’était la recette miracle à tous nos problèmes. C’est loin d’être le cas et il oublie que la Côte-Nord est unique en son genre, notamment par la grandeur de son territoire, et elle est aussi bien différente des grands centres urbains. Il aurait peut-être intérêt à regarder la réalité de son territoire en face et à discuter avec les représentants syndicaux sur les vrais enjeux auxquels nous devons faire face, telle la pénurie du personnel », termine Claire Montour.
Profil du SIISNEQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.