Montréal, le 5 février 2014. – Lors de sa rencontre avec le ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a réitéré l’urgence de tenir un Sommet sur la fiscalité afin d’accorder toute la réflexion nécessaire au financement adéquat et équitable des services publics, piliers de notre qualité de vie.
Déficit zéro : pas à n’importe quel prix !
D’entrée de jeu, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, a salué la décision du gouvernement Marois de reporter l’atteinte du déficit zéro : « C’est une sage décision, compte tenu des effets négatifs des compressions sur les services à la population, comme l’a d’ailleurs souligné la protectrice du citoyen dans son dernier rapport annuel ».
Cependant, le prix à payer pour maintenir l’échéancier de réduction du poids de la dette publique apparaît trop lourd. Une croissance des dépenses de programmes à un niveau de 2 % pour trois années additionnelles ne pourra que réduire la qualité et l’accessibilité de nos services publics. Depuis deux décennies, le gouvernement a imposé à ses salariées et salariés œuvrant aux différents services publics des sacrifices importants au nom de la lutte au déficit et de la soi-disant « capacité de payer » limitée du gouvernement. En conséquence on se retrouve face à un recours accru aux employés contractuels ou aux sous-traitants et des retards salariaux par rapport au secteur privé.
Aussi, la CSQ recommande au ministre Marceau de revoir à la hausse le taux de croissance des dépenses de programmes pour les années allant de 2014 à 2017.
Constat sur l’évolution du régime fiscal
La Centrale remarque que les orientations budgétaires des gouvernements, au cours des quinze ou vingt dernières années, ont été marquées par des baisses successives d’impôts et une croissance de taxes à la consommation pour tenter de pallier le manque de revenus. En campagne électorale, le PQ avait promis d’ajouter deux nouveaux paliers d’imposition à 28 % et 31 %, de hausser l’inclusion partielle de certains gains en capital de 50 % à 75 % et de réduire de moitié le crédit d’impôt pour dividendes. Il aura suffi de quelques chroniques et éditoriaux négatifs et d’une salve coordonnée des lobbys patronaux pour que les bonnes idées soient oubliées ! Pour la CSQ, comme pour bien d’autres, ce revirement du gouvernement a vivement déçu.
Nos principales pistes de solutions
1) Un Sommet sur la fiscalité afin de trouver des solutions pour financer équitablement et adéquatement nos services publics ;
2) une hausse des contributions demandées aux citoyens les plus aisés, notamment ceux qui bénéficient de gains en capital ;
3) la révision des subventions et des crédits aux entreprises, question de séparer le bon grain de l’ivraie ;
4) La taxe sur les véhicules de luxe et leur émission de CO2.
Louise Chabot en a profité pour rappeler au ministre que depuis les années 60, le Québec a choisi de mettre en place une gamme étendue de services publics et de programmes sociaux. « C’était un choix judicieux, qui a généré, et génère toujours, de nombreux bienfaits pour la population québécoise. Nous devons continuer à construire une société plus équitable, plus démocratique et plus harmonieuse. Si chacun paie sa juste part, nous pourrons collectivement relever les défis financiers qui se dressent devant nous. »
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.