« Nos membres ne laisseront pas le gouvernement Couillard détruire les services publics que nous avons mis 40 ans à bâtir. »

Lévis, le 15 octobre 2014. – « Nos membres ne laisseront pas le gouvernement Couillard détruire les services publics que nous avons mis 40 ans à bâtir. Nos prédécesseurs ont mené des luttes pour ériger une société plus juste, équitable pour tous et c’est ce modèle qui est mis aujourd’hui en péril par un gouvernement qui n’a jamais eu de mandat pour agir ainsi. »
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, s’est exprimée ainsi ce matin devant 300 déléguées et délégués de son organisation syndicale, réunis jusqu’à vendredi à Lévis, dans le cadre d’un Conseil général où l’austérité sera au cœur des débats.
Le message livré par Louise Chabot est clair : « Les militantes et militants syndicaux de la CSQ refusent ce climat d’instabilité et d’insécurité entretenu par le gouvernement Couillard. Nous refusons de croire que le Québec est condamné à l’austérité. Nous ne voulons pas d’un Québec qui nous ramène en arrière, à une époque où les inégalités étaient flagrantes, avec une population qui devait s’appauvrir pour aller à l’école ou à l’hôpital, à une époque où nos réseaux de services publics n’existaient pas », prévient la présidente de la CSQ.
Un gouvernement qui engage le Québec vers un cul-de-sac
L’orientation prise par le premier ministre Philippe Couillard est d’autant plus inacceptable aux yeux de Louise Chabot qu’il a renié son engagement à se consacrer prioritairement à la relance de l’économie. « Une fois élu, il a oublié ses promesses pour plutôt orienter le Québec vers le cul-de-sac de l’austérité budgétaire. En retard sur le reste du monde, il emprunte une voie qui est maintenant fortement critiquée par à peu près tous les experts, incluant le Fonds monétaire international et l’OCDE, qui en étaient pourtant les principaux promoteurs », dénonce la leader syndicale.
Louise Chabot qualifie l’austérité budgétaire de recette empoisonnée qui n’a fonctionné nulle part ailleurs sur la planète et qui ne fonctionnera pas plus ici au Québec. « En Europe seulement, plusieurs peuples peuvent témoigner jusqu’à quel point ils ont souffert de mesures d’austérité qui n’ont créé que ralentissement et crise économique, chômage, inégalités sociales. Pourquoi alors Philippe Couillard s’entête-t-il à tout prix à aller de l’avant avec ces mesures, en sachant fort bien qu’elles feront plus de tort que de bien à l’économie québécoise ? », questionne la présidente de la CSQ.
Un gouvernement sans courage face aux mieux nantis
Outre un aveuglement idéologique au profit du secteur privé, Louise Chabot reproche au gouvernement Couillard de ne pas avoir le courage d’entreprendre une réelle réforme de la fiscalité. « Biaisé et piégé par son préjugé en faveur des plus riches, ce gouvernement préfère se priver de nouveaux revenus et gérer un État en manque de ressources, en en faisant payer le prix à la classe moyenne et aux plus démunis », déplore la présidente de la Centrale.
Pire que la tornade libérale de 2003
Louise Chabot accuse également les libéraux de profiter d’une campagne de désinformation, menée depuis des années par certains médias autour du thème du Québec dans le rouge, pour remettre en question nos programmes publics au profit du privé.
« Nous n’aurions pas cru cela possible, mais le gouvernement Couillard s’annonce pire que la tornade libérale de 2003, avec Jean Charest. C’est épeurant ce qui s’en vient : vol d’une partie des fonds de retraite des travailleuses et travailleurs, négociés et signés en toute bonne foi, improvisation et compressions majeures en éducation, réforme la plus centralisatrice jamais vue en santé, droit de vie et de mort des ministres sur les employés de leur secteur, etc. », analyse Louise Chabot.
Cette dernière ajoute qu’à « voir aller Philippe Couillard, on en vient à croire qu’il est en train de voler le programme de François Legault ; ce qui explique que Gaétan Barrette se sente aussi à l’aise dans un parti que dans l’autre », ironise-t-elle.
La solidarité pour faire changer les choses
En terminant, la présidente de la CSQ a encouragé les militantes et militants de son organisation à resserrer les rangs pour contrer ce gouvernement « qui est en train d’anéantir des décennies de luttes syndicales et sociales ».
« C’est unis, solidaires et déterminés que nous pourrons faire changer les choses. Le mouvement syndical a traversé plusieurs crises et nous sommes toujours là pour préserver la société que nous avons construite. Il en sera de même encore cette fois », a assuré en conclusion Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.