Montréal, le 17 septembre 2025. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire réagissent vivement au fait que le centre de services scolaire (CSS) des Hautes-Laurentides ait mis en demeure les membres du conseil d’établissement (CE) d’une école parce qu’ils refusaient d’approuver le budget soumis par la direction, tel que révélé par Le Devoir hier.
« Pour nous, cette mise en demeure s’apparente à de l’intimidation et ce n’est tout simplement pas acceptable. Ils ont joué leur rôle, ont décidé d’agir et d’actionner les leviers à leur disposition. Nous partageons leurs préoccupations et nous sommes solidaires de leurs actions, c’est important pour nous de le souligner. Nous estimons que le CSS a raté une belle occasion de discussions et de solidarité. Et surtout, il discrédite littéralement le travail et le rôle des membres du CE dans les rouages du réseau et, franchement, c’est un peu gênant », de faire valoir la première vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.
La CSQ et ses fédérations rappellent que le CE a le mandat d’adopter le budget annuel de l’école (article 95 de la LIP). Il s’agit de son pouvoir le plus important, car il permet de modifier, en tout ou en partie, la proposition présentée par la direction. L’adoption du budget ne devrait pas constituer une simple formalité. Le CE a un rôle actif à jouer, notamment en posant des questions, en sensibilisant et en réclamant. Si le fait de refuser d’adopter le budget ne garantit pas d’obtenir du centre de services (ou de la commission scolaire) toutes les sommes jugées nécessaires, cela permet toutefois de communiquer clairement les inquiétudes du CE face au manque de ressources.
« Et c’est exactement ce que ces parents ont fait! Leur décision visait à presser Québec de mieux financer le réseau de l’éducation. Ils ont pleinement assumé leurs responsabilités, notamment pour contribuer au mieux-être des élèves. »
Étant donné l’instabilité budgétaire provoquée par les compressions annoncées en juin 2025, suivies d’un réinvestissement partiel et conditionnel en juillet dernier, et le fait que ces décisions gouvernementales entraîneront des conséquences pour les élèves et le personnel, le CE aura donc un rôle déterminant à jouer. Et la réaction du CSS des Hautes-Laurentides n’est certainement pas de bon augure.
« Nous ne cautionnerons jamais de telles mesures de muselage. Pour l’ensemble des acteurs du réseau, les répercussions des yo-yo budgétaires, des coupes et du manque de prévisibilité sont évidentes. Et la réduction des services aux élèves, risquant d’affecter leur réussite éducative et leur bien-être, en plus d’alourdir la tâche du personnel, arrive en tête de liste. Avec une préoccupation importante quant au recours accru à la sous-traitance. »