À l’occasion de la rentrée parlementaire, la CSQ interpelle le gouvernement pour que cesse le démantèlement des services publics au profit du privé, qu’il explique clairement ce qu’il entend mettre de l’avant pour le développement économique et social du Québec et qu’il dégage des mandats clairs pour négocier de bonne foi avec les employés de l’État.

Montréal, le 14 septembre 2015. – À l’occasion de la rentrée parlementaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) interpelle le gouvernement pour que cesse le démantèlement des services publics au profit du privé, qu’il explique clairement ce qu’il entend mettre de l’avant pour le développement économique et social du Québec et qu’il dégage des mandats clairs pour négocier de bonne foi avec les employés de l’État.
« On remarque que depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Philippe Couillard s’est fait le champion du déficit zéro à tout prix, et ce, même au prix du bien-être de la population. Avec toutes les compressions et les coupes au sein de l’ensemble des réseaux publics, les Québécoises et Québécois doivent maintenant faire face à des augmentations de tarifs et à une diminution importante des services. Comment ce gouvernement compte-t-il relancer le Québec alors que ces mesures d’austérité causent l’appauvrissement de la population ? Comment celle-ci peut-elle retrouver espoir dans ce contexte de morosité ? Comment le gouvernement envisage-t-il de reconnaitre le travail des employés de l’État ? », questionne Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Investir en éducation pour bâtir l’avenir de nos jeunes
La CSQ est fort inquiète des conséquences des coupes importantes que subit l’ensemble des réseaux de l’éducation depuis plusieurs années. À preuve, dans le réseau scolaire, on parle de plus d’un milliard de dollars en six ans, au collégial, c’est 155 millions depuis 2011-2012, et dans le réseau universitaire on a assisté à des réductions de budgets records de 203,6 millions l’an dernier. Déjà, on perçoit les effets pervers, autant auprès des élèves et des étudiants qui voient leurs services amputés, qu’auprès des personnels enseignant, de soutien et professionnel qui ne suffisent plus à la tâche.
« Force est de constater que l’éducation n’est pas une priorité pour le gouvernement. Les différents intervenants sonnent d’ailleurs l’alarme depuis plusieurs mois : il faut investir à nouveau en éducation, car il s’agit de bâtir l’avenir de notre jeunesse. Nous demandons donc au ministre Blais, avant d’aller de l’avant avec des chambardements dans le réseau de l’éducation dont rien ne prouve qu’ils auront des effets bénéfiques pour les élèves, de tenir plutôt une consultation large sur ce que nous voulons, comme société, pour l’éducation. Une consultation qui mettrait au jeu les personnes qui œuvrent quotidiennement auprès des jeunes. Nous insistons aussi pour qu’il soutienne l’enseignement supérieur par un financement adéquat des établissements et des mesures favorisant son développement. C’est en se donnant une vision large de l’éducation qui place au cœur de sa mission le développement des individus, dans toutes leurs dimensions, que le Québec sera en mesure de déployer ses capacités sociales et économiques », soutient Louise Chabot.
Négocier de bonne foi
Voilà maintenant plus de huit mois que les négociations du secteur public ont débuté, et malgré des rencontres soutenues entre les parties, aucune avancée significative n’a été constatée. La seule façon de parvenir à une entente négociée consiste à prendre en considération les enjeux soulevés par les travailleuses et travailleurs de l’État. Il est inconcevable de demander aux employés de l’État de faire plus avec moins, en plus d’envisager des reculs importants sur leurs conditions de travail et de salaires. Ça fait des années que le pouvoir d’achat diminue, que les tâches augmentent, que la précarité d’emploi et la sous-traitance s’accroissent. Le gouvernement doit profiter de cette rentrée parlementaire pour envoyer un message clair aux employés de l’État quant à la valorisation de leur travail et l’importance de leur contribution à nos réseaux ».
Le bien-être d’une population n’a pas de prix
L’effacement à tout prix du déficit ne saurait être un projet de société. Bien qu’il faille se préoccuper de l’état des finances publiques, la CSQ croit fermement qu’il ne faut pas hypothéquer le bien-être de la population au profit d’une idéologie malsaine. Sacrifier ses services publics est significativement plus dommageable à un peuple que le contrôle exacerbé de la dette. Il suffirait que notre gouvernement ait la volonté d’aller chercher de nouveaux revenus par une réforme de la fiscalité, dans les paradis fiscaux et les impôts aux entreprises, entre autres.
« L’éducation, la petite enfance, la santé et les services sociaux sont des services dont une population ne peut se passer. Ils sont des éléments essentiels pour une société assurant des valeurs de justice sociale, d’égalité et d’équité. C’est pour préserver un équilibre social que les services à la population doivent demeurer sous le régime public. On ne confie pas de tels services au privé, car ils ne peuvent être soumis à une logique de profit. En ce début de session parlementaire, nous invitons le gouvernement à changer de cap », conclut la présidente de la CSQ.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.