Les maux de la langue

Ci-annexé, ci-inclus et ci-joint

20 janvier 2017

Ces expressions sont-elles variables ou invariables? Cela dépend de leur emploi. Elles varient lorsqu’elles qualifient un nom, car elles sont employées comme adjectif.

Elles sont alors placées après ce nom et sont équivalentes à joint ici, annexé ici, inclus ici.

Ces expressions sont-elles variables ou invariables? Cela dépend de leur emploi.
Elles varient lorsqu’elles qualifient un nom, car elles sont employées comme adjectif. Elles sont alors placées après ce nom et sont équivalentes à joint ici, annexé ici, inclus ici.
Exemples :
La lettre ci-jointe est une confirmation de votre embauche.
La photo de l’animal en question est ci-annexée.
Faites-nous parvenir votre chèque dans l’enveloppe ci-incluse.
Ces expressions sont invariables lorsqu’elles sont placées au début d’une phrase ou immédiatement devant un nom qui n’est pas précédé d’un déterminant, car elles sont employées comme adverbe. Elles sont alors équivalentes à voici ou à un adverbe de lieu comme ici, là-dedans, etc.
Exemples :
Ci-joint deux formulaires à remplir et à nous retourner pour confirmer votre présence.
Vous trouverez ci-annexé copie du contrat dûment signé.
Finalement, ces termes peuvent s’accorder ou non lorsque, dans le corps de la phrase, ils précèdent un nom accompagné d’un déterminant ou d’un adjectif. Ils sont alors considérés soit comme des adverbes, soit comme des adjectifs.
Exemples :
Nous vous transmettons ci-inclus(e) la preuve d’achat demandée.
Tu trouveras ci-joint(s) trois billets pour le spectacle du 9 avril prochain.

Saviez-vous que…?

Parler des deux côtés de la bouche et parler des deux coins de la bouche, activités que les médias prêtent souvent aux politiciennes et politiciens, sont des anglicismes. On rencontre aussi l’expression parler des deux côtés de la bouche en même temps, ce qui semble en soi toute une prouesse. Tirées de to speak on both sides of one’s mouth, ces expressions se remplacent par : faire entendre deux sons de cloche, jouer double jeu, ménager la chèvre et le chou, tenir un double langage ou encore, comme le suggère Guy Bertrand, conseiller linguistique de Radio-Canada, changer constamment d’opinion, virer à tout vent, retourner sa veste sans arrêt et tenir un discours contradictoire.