Économie

Budget 2014-2015 : les personnes aînées loin d’être gagnantes !

9 juin 2014

L’AREQ-CSQ accueille avec déception le budget 2014-2015 déposé par le nouveau gouvernement libéral.

Sherbrooke, le 5 juin 2014. – L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) accueille avec déception le budget 2014-2015 déposé par le nouveau gouvernement libéral. Bien qu’il contienne quelques mesures ciblées intéressantes, le budget propose une série de reculs importants, de sorte que les personnes aînées sont loin de sortir gagnantes de l’exercice.
Ainsi, la mesure la plus publicisée du budget à l’égard des personnes aînées consiste en l’instauration d’un crédit d’impôt de 20 % pour des activités sportives ou culturelles pour les gens de 70 ans et plus. Au même moment, le livre des crédits des ministères et organismes indique que les crédits budgétaires du Secrétariat aux aînés ont été réduits, de même que les sommes destinées à la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées et pour la Politique Vieillir chez soi.
« On serait tenté de croire que pour le gouvernement libéral, le soutien aux personnes aînées se résume à un encouragement à jouer aux quilles. C’est un peu insultant. Pourtant, dans ce budget, il n’y a absolument rien comme promis pour les soins à domicile, rien comme promis pour les personnes proches aidantes, et seulement une vague promesse de venir en aide aux couples de personnes aînées aux prises avec des hausses de taxes municipales et scolaires », souligne le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.
M. Côté note néanmoins une augmentation des budgets dévolus au programme Municipalités amies des aînés, ainsi que la construction de 3 000 logements sociaux communautaires à prix abordable.
Gel d’embauche, réduction de services ?
Par ailleurs, l’AREQ, dont les membres ont œuvré dans les réseaux de l’éducation et de la santé durant leur carrière, se demande comment le gouvernement pourra concilier sa décision de geler l’embauche dans les secteurs public et parapublic au cours des deux prochaines années, avec son discours rassurant sur le maintien des services publics. Le ministre des Finances affirme en effet que les postes qui se libéreront durant cette période seront affectés en priorité aux services à la population.
« On connaît la différence entre les beaux discours et la réalité, on l’a vécu. En fin de compte, on pourrait fort bien se retrouver avec des effectifs en moins dans le réseau de la santé et des services sociaux. Bref, encore une fois, les personnes aînées risquent de faire les frais des mesures de réduction des dépenses et des politiques d’austérité », s’inquiète M. Côté.
Fractionnement du revenu : un recul
Aussi, sans crier gare, le gouvernement porte à 65 ans l’âge d’admissibilité au fractionnement du revenu pour les rentes en vertu d’un régime de pension agréé. Jusqu’à présent, dès sa prise de retraite, une personne pouvait fractionner son revenu avec son conjoint, par exemple à 63 ou 64 ans.
« Nous sommes d’accord avec des incitatifs aux gens qui veulent demeurer sur le marché du travail, par exemple la hausse annoncée de l’exemption sur les revenus des travailleurs expérimentés. Toutefois, nous sommes totalement en désaccord avec des mesures, comme la restriction du fractionnement, qui auront pour effet de pénaliser lourdement les gens qui prennent leur retraite avant l’âge de 65 ans. À cet égard, l’évocation d’une soi-disant iniquité nous paraît davantage un prétexte qu’un argument fondé. Si on veut parler d’iniquité, la non-indexation de notre rente en est une que le gouvernement refuse de corriger ! », rappelle M. Côté.
Financement de la santé en fonction de l’âge ?
Enfin, l’AREQ se questionne concernant la demande du gouvernement du Québec, qui réclame du gouvernement fédéral une modification de la méthode de financement du transfert canadien en matière de santé pour tenir compte du poids démographique des personnes de 65 ans.
« Est-on en train de dire que les personnes aînées sont un fardeau pour le système de santé? Nous nous opposons vivement à un tel discours. Les études démontrent clairement que ce qui fait gonfler la facture, ce sont notamment le salaire des médecins, le coût des médicaments et les développements technologiques. Le vieillissement est une cause parmi d’autres. Cessons de brandir des épouvantails », conclut le président de l’AREQ.
A propos de l’AREQ
Fondée en 1961, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) regroupe plus de 56 000 personnes aînées, partout sur le territoire québécois. L’AREQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).