Langue française

Avenir du français : le personnel de l’éducation est la clé

31 juillet 2023

Le gout et l’attachement à la langue française se développent dès le plus jeune âge et passent par la maitrise de la langue, autant par la lecture, l’écriture que la communication. À ce chapitre, l’apport des établissements d’enseignement et du personnel qui y travaille est inestimable, croit la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). 

Une tendance à inverser 

Selon les dernières données de Statistique Canada, le français connait un certain recul au Québec. La proportion des personnes dont le français est la langue maternelle est passée de 77,1 % en 2016 à 74,8 % en 2021.  

Dans le cadre d’une consultation sur l’avenir du français, tenue par le ministère de la Langue française, la Centrale a déposé un mémoire dans lequel elle fournit un apport éclairant sur les pratiques porteuses pour renforcer la maitrise de la langue française. 

Mieux soutenir le personnel et les établissements 

La CSQ est d’avis que les établissements d’enseignement et leur personnel ont un rôle crucial à jouer pour aider les petits, comme les grands, à développer le gout, l’attachement et la maitrise de la langue française.  

« Bien que des programmes, des initiatives et des projets soient déjà en place pour les aider à y parvenir, des améliorations sont toutefois possibles pour soutenir encore plus le travail du personnel des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur », affirme le vice-président de la CSQ et responsable du dossier de la langue française, Mario Beauchemin. 

Favoriser l’intégration en français 

Afin de mieux favoriser l’accueil et l’intégration en français des personnes immigrantes, la Centrale recommande la création rapide de classes d’accueil dès que le nombre d’élèves allophones est suffisant, tout en rendant disponibles des outils pour faciliter la communication entre le personnel et les élèves ne parlant pas français nouvellement arrivés, par exemple une trousse contenant des pictogrammes. 

Des formations pertinentes devraient être offertes, au besoin, aux enseignantes et enseignants qui offrent le programme d’intégration linguistique, scolaire et sociale. Des outils complets en francisation devraient aussi être disponibles dans tous les centres de services scolaires. 

Aider les jeunes à mieux maitriser la langue 

La maitrise de la langue française passe nécessairement par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les encadrements pédagogiques doivent prioriser ces apprentissages fondamentaux. 

Pour y parvenir, la CSQ recommande qu’un temps minimum déterminé pour l’enseignement du français soit établi, que le programme primaire du premier cycle soit revu pour y intégrer les composantes essentielles en lecture-écriture et que des budgets soient attribués aux bibliothèques et aux services de garde scolaires pour développer des milieux stimulant la lecture. 

La Centrale croit que le ministère de l’Éducation doit cesser de limiter l’effectif scolaire à la formation générale des adultes et ouvrir les enveloppes budgétaires fermées depuis maintenant 30 ans. « D’autant plus que nous savons que 19 % de la population québécoise, âgée de 16 à 65 ans, soit plus d’un million d’adultes, rencontrent des difficultés majeures en littératie », affirme Mario Beauchemin. 

Accroitre l’attraction des universités francophones 

La visibilité et l’attraction des universités québécoises francophones passent, entre autres, par la capacité du réseau collégial francophone à faire connaître les réussites qui y sont vécues. 

Pour y contribuer, la Centrale recommande qu’un financement supplémentaire pour des mesures de soutien à l’apprentissage du français, notamment au sein des établissements offrant l’enseignement en anglais, soit mis à la disposition du réseau collégial.  

S’assurer d’un financement équitable entre établissements universitaires francophones et anglophones représenterait également une pratique porteuse pour la vitalité de la langue française à l’université. Pensons aux effets de la déréglementation des frais de scolarité pour étudiantes et étudiants internationaux ou encore à la différence de subventions octroyées selon la langue de production de la demande. Il est également impératif de remédier rapidement à la grande proportion de refus d’octroi de permis d’études à des étudiantes et étudiants internationaux francophones en dépit d’offres d’admission de la part des établissements.  

Enfin, la disponibilité des meilleures ressources documentaires et didactiques en français devrait être mieux soutenue et encouragée.