Les maux de la langue

Autoantonymes

1 juin 2023

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Capsule linguistique du 1er juin 2023

Certains mots veulent dire une chose et son contraire : ce sont les autoantonymes, aussi appelés énantiosèmes. En voici quelques exemples.

Vous cherchez à louer un 4 et demi. Êtes-vous un propriétaire ou un locataire?

L’hôte est à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu. Alors, dans l’expression table d’hôte, duquel parle-t-on?

Votre employeur vous convoque pour vous remercier. Veut-il vous récompenser ou vous congédier?

Un enseignant apprend l’espagnol. Est-il en train de donner un cours ou d’en suivre un?

Une passante sent la rose. Dégage-t-elle un parfum ou en hume-t-elle un?

Un inconnu chasse le faisan. Est-il à la poursuite d’une proie ou tente-t-il d’éloigner le volatile?

S’il s’agit d’une activité payante, allons-nous débourser de l’argent ou en récolter?

Vous prévoyez faire un malheur. Allez-vous provoquer un drame ou remporter un grand succès?

La réunion de tantôt a été planifiée hier. Parle-t-on d’une réunion passée ou à venir?

Qui sait!

Saviez-vous que…?

Tirer les marrons du feu est aussi une expression qu’on peut interpréter de deux façons différentes. L’une des significations est : « prendre des risques pour le seul profit d’autrui ». À l’origine, on disait : tirer les marrons du feu avec la patte du chat, expression ayant inspiré à La Fontaine une fable où un singe se sert d’un chat pour s’approprier des marrons. On pourrait donc dire que le premier sens de cette expression constitue le point de vue du chat. Avec le temps, l’expression a été abrégée, et une deuxième signification est apparue, soit « tirer avantage pour soi-même d’une situation risquée », correspondant cette fois au point de vue du singe.

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