Conférence Uni(e)s pour l'éducation de qualité

Aucun enfant ne devrait être privé d’éducation pour des raisons financières

29 mai 2014

« Certains d’entre nous vivent dans des pays où l’éducation est inaccessible. Certes, nous avons fait quelques pas en avant. Toutefois, si nous ne continuons pas notre lutte pour une éducation de qualité, accessible et équitable, nous allons perdre ce momentum et nous nous retrouverons avec encore plus d’iniquité. »

« Certains d’entre nous vivent dans des pays où l’éducation est inaccessible. Certes, nous avons fait quelques pas en avant. Toutefois, si nous ne continuons pas notre lutte pour une éducation de qualité, accessible et équitable, nous allons perdre ce momentum et nous nous retrouverons avec encore plus d’iniquité. Nous militons non seulement pour les enseignantes et enseignants, mais aussi pour des systèmes publics et durables d’éducation, pour le futur de nos enfants et des jeunes ainsi que pour le futur de nos pays », a déclaré Susan Hopgood, présidente de l’Internationale de l’Éducation (IE), lors de l’allocution d’ouverture de la Conférence Uni(e)s pour l’éducation, qui a lieu à Montréal les 28 et 29 mai 2014.
« Collègues et amis, notre vision d’une éducation de qualité n’est pas illusoire », a-t-elle poursuivi, en ajoutant que des milliers d’enfants vivant dans des pays en crise n’ont pas accès à l’école. C’est la raison pour laquelle la campagne de l’IE les ciblera davantage. D’ailleurs, les études démontrent que l’éducation permet d’accroître la démocratie et la tolérance en plus d’être la clé permettant aux individus de sortir de la pauvreté.
« À moins que les gouvernements ne prennent des mesures d’urgence, cette crise de l’éducation affectera des générations d’enfants. Il faut donc attirer et retenir les meilleurs candidats en enseignement, leur donner la formation et le soutien dont ils ont besoin ainsi que des conditions de travail et des salaires décents par mesure de rétention », a ajouté la présidente de l’IE.
Malgré une amélioration notable des inscriptions au primaire, les avancées progressent moins rapidement et les inégalités demeurent importantes. « Et celles et ceux qui demeurent exclus sont les plus marginalisés : les pauvres, les filles, les migrants, les enfants handicapés, vivant dans les campagnes ou dans les zones de conflit ou de post-conflit. Que dire des frais de scolarité et des coûts indirects qui constituent la barrière la plus importante à l’accès à l’éducation. Voilà pourquoi un engagement renouvelé en faveur d’une éducation gratuite de qualité pour toutes et tous est urgent. L’éducation est un bien public et un droit fondamental. Elle doit être financée publiquement. Aucun enfant ne devrait être privé d’éducation pour des raisons financières », a martelé Susan Hopgood.
Puis Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec, s’est adressée aux personnes présentes. « Les objectifs du millénaire pour le développement et les objectifs de l’éducation pour tous ne seront pas atteints d’ici 2015, loin de là. L’idée d’une scolarisation accessible, gratuite et de qualité, demeure virtuelle pour des dizaines de millions d’enfants, alors que l’égalité entre les filles et les garçons semble un mirage. »
Elle a ensuite expliqué qu’il n’est pas superflu, pour un pays riche comme le Canada, de parler des trois piliers à la base d’une éducation de qualité, soit le personnel éducatif de qualité, un environnement de qualité et des outils de qualité.
Elle a rappelé qu’au Québec, comme partout ailleurs, l’analphabétisme prend de nouvelles formes. « Les analphabètes fonctionnels ont du mal à comprendre un article de journal, la posologie d’un médicament ou une offre d’emploi. Il est d’autant plus difficile pour ces centaines de milliers de personnes de devenir des citoyens à part entière dans une société où le savoir est la clé de l’inclusion. Et que dire du décrochage scolaire, des mesures sociales qui freinent l’accès à l’enseignement supérieur, de l’érosion des conditions de travail de nos membres et de la privatisation qui nous guettent ?
« Le développement de services suffisant pour la petite enfance, la valorisation des différentes catégories de personnel du secteur éducatif, le droit à un enseignement supérieur de qualité et un financement public adéquat constituent quelques-uns des enjeux pour lesquels nos organisations livrent des batailles quotidiennes. Plus que jamais, les organisations syndicales doivent se lever et s’opposer aux mesures et politiques qui mènent à la marchandisation de l’éducation et de la science », a conclu Louise Chabot.