« Le débat sur la formation des infirmières et infirmiers, qu’essaie de susciter depuis des mois l’OIIQ, est loin des priorités de nos membres qui ne comprennent pas pourquoi on essaie de les diviser inutilement, alors que toutes et tous font face à des problèmes réels communs qui leur imposent une surcharge de travail permanente. »

Saguenay, le 13 novembre 2013. – « Le débat sur la formation des infirmières et infirmiers, qu’essaie de susciter depuis des mois l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), est loin des priorités de nos membres qui ne comprennent pas pourquoi on essaie de les diviser inutilement, alors que toutes et tous font face à des problèmes réels communs qui leur imposent une surcharge de travail permanente. »
Accompagnée de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, a profité de la tenue de l’assemblée générale des déléguées et délégués de son organisation pour faire le point sur les enjeux majeurs qui les préoccupent.
« Qu’ils travaillent dans les établissements de santé du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord ou du Nord-du-Québec, nos membres ont toutes et tous la désagréable impression de faire partie d’un ordre professionnel qui parle de moins en moins en leur nom. Ainsi, dans les régions de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord, où la pénurie de personnel infirmier pose un défi quotidien, on ne voit pas comment l’imposition de la formation universitaire faciliterait l’embauche de personnel supplémentaire », analyse Nathalie Savard.
Un recours au privé qui coûte cher
La présidente du SIISNEQ-CSQ rappelle que dans les régions de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord, les établissements de santé ont dépensé 12 millions de dollars l’an dernier pour embaucher une main-d’œuvre indépendante, afin de contrer la pénurie de personnel.
« La pénurie de personnel représente un défi majeur, puisqu’elle impose une surcharge de travail insoutenable aux infirmières et infirmiers, tout en obligeant les directions, qui se plaignent de manquer de budget, à puiser des millions de dollars pour engager des infirmières et des infirmiers provenant du secteur privé, aggravant d’autant leur propre situation financière », dénonce Nathalie Savard.
Les membres provenant des régions de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord expriment également de fortes inquiétudes quant aux effets qu’aura le Plan Nord sur les services de santé. La situation est semblable et donc pas moins préoccupante au Nord-du-Québec où le personnel, en nombre insuffisant, et le recours au secteur privé pèsent lourd sur les conditions de travail des membres.
Les attentes des membres
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, bien que la pénurie de personnel frappe moins fort, Nathalie Savard soutient que tout ne va pas comme dans le meilleur des mondes pour autant.
« L’attraction et la rétention du personnel, la stabilité et la planification des horaires sont au cœur de nos préoccupations de tous les jours. Nos membres attendent de nous que nous amenions les employeurs, les agences de santé et le ministère de la Santé à prendre des décisions qui améliorent à la fois leurs conditions de travail et les services à la population », rappelle la leader syndicale.
Renforcer la mobilisation
Au moment où les infirmières et les infirmiers se sentent de plus en plus des étrangers au sein de leur ordre professionnel, la présidente du SIISNEQ-CSQ assure que son organisation a l’intention de mobiliser plus que jamais ses membres. Elle souhaite également les impliquer afin de provoquer ensemble des changements qui rendront notre réseau public de santé plus humain et de meilleure qualité, tant pour son personnel que pour la population qui en attend des soins et des services.
Des enjeux majeurs au plan national
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, ajoute qu’au plan national, les enjeux seront tout aussi importants dans le secteur de la santé.
« Que ce soit pour le projet de loi concernant les soins de fin de vie, l’assurance autonomie, la politique de vérification des antécédents judiciaires ou les problèmes de financement du réseau, notre fédération va être très alerte. Elle n’hésitera pas à intervenir sur la place publique pour s’assurer que les décisions qui seront prises n’auront pas d’impacts négatifs pour nos membres et la population », conclut Claire Montour.
En terminant, la présidente du SIISNEQ-CSQ rappelle que son syndicat souligne ses 60 ans cette année, 60 ans au service de ses membres et engagé régionalement.
« Durant ces 60 années, notre organisation a acquis une riche expertise des problématiques particulières aux régions éloignées. Peu importe les défis qui nous attendent, nous saurons les relever ensemble et solidaires. C’est le temps d’unir nos forces pour le bien-être des régions… de celles et ceux qui les habitent… et qui les font vivre ! », conclut Nathalie Savard.
Profil du SIISNEQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse Côte-Nord et du Nord-du-Québec.