« Les coupes imposées par le gouvernement Couillard à l’ensemble des universités au Québec sont totalement indécentes. »

Sherbrooke, le 14 avril 2015. – « Les coupes imposées par le gouvernement Couillard à l’ensemble des universités au Québec sont totalement indécentes. À preuve, du 1er mars 2014 au 1er mars 2015, on a retranché 766 472 dollars chez les chargées et chargés de cours de l’Université de Sherbrooke, ce qui équivaut à 75 cours. L’obsession du déficit zéro est en train de créer un saccage qu’on mettra des années à réparer. »
Le président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Sherbrooke (SCCCUS-CSQ), André Poulin, a profité du passage en Estrie de la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, pour dénoncer avec vigueur les conséquences des mesures d’austérité infligées par Québec aux universités.
Dans les deux dernières années, la perte accumulée est de l’ordre de 5 % de la masse salariale globale. En fait, les chargées et chargés de cours perdent souvent près de la moitié de leurs revenus annuels en raison de leur statut contractuel. D’ailleurs, en comparant l’automne 2013 et l’automne 2014, on constate une diminution de plusieurs postes de chargées et chargés de cours à temps complet, soit huit cours par année ou quatre cours par session. « On s’attend à pire encore avec les compressions supplémentaires du gouvernement libéral à l’affichage annuel des contrats d’enseignement entre le 25 mai et le 5 juin. Somme toute, affirme André Poulin, ces compressions irréalistes et précipitées se font sur le dos des employées et employés les plus précaires. Ces personnes sont pourtant fortement diplômées, travaillent depuis plusieurs années à l’Université de Sherbrooke et se sont montrées indispensables à sa mission première. »
« Quand j’entends le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, François Blais, et ses collègues libéraux, prétendre qu’il y a encore place à des compressions possibles sans que cela affecte les services aux étudiants, cela me laisse pantoise. L’impact de ces coupes pour l’Université de Sherbrooke se traduira par une qualité de formation réduite provoquée par l’augmentation du ratio d’étudiants dans les classes, par une diminution du temps de supervision pour les enseignantes et enseignants et, au bout du compte, par un enseignement moins riche et de plus en plus dépersonnalisé », prévient Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Des mesures d’austérité aux graves conséquences
Elle soutient que les graves conséquences qu’ont les mesures d’austérité du gouvernement dans la région de l’Estrie, comme ailleurs au Québec, seront d’ailleurs au cœur des débats du 41e Congrès de la Centrale. Sous le thème Agissons ! Ripostons !, l’instance suprême de la CSQ se tiendra au Centre des congrès de Québec du 26 au 29 juin prochain. Plusieurs représentantes et représentants des syndicats du secteur de l’éducation et de la petite enfance de la région de l’Estrie seront d’ailleurs présents.
« Voilà plus de 40 ans que les militantes et militants de la CSQ ont permis de définir un projet de société plus juste et égalitaire. Nous militons pour que les valeurs de justice, de solidarité, de démocratie et d’égalité soient partagées par l’ensemble de la société québécoise. Aujourd’hui, dans le contexte d’austérité généralisé, ce projet de société est mis à rude épreuve. Nos dirigeants perpétuent un courant économique néfaste pour nos conditions de travail, nos conditions de vie et accentuent les inégalités sociales. Le déficit zéro ne peut se faire à n’importe quel prix. Notre Congrès est donc un tremplin pour élaborer des stratégies syndicales afin de contrer les attaques répétées contre les droits des travailleuses et travailleurs ainsi que des personnes retraitées, mais aussi pour légitimer notre organisation. Nous définirons ensemble la vigueur de nos actions et nous proposerons des pistes de solutions », explique la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Tournée précongrès
Les membres du Conseil exécutif de la CSQ ont entamé une tournée des syndicats dans toutes les régions du Québec, en prévision du Congrès de juin. Quelque 1 200 personnes déléguées et invitées, invités nationaux et internationaux échangeront autour du renouveau syndical pour améliorer la représentativité de la Centrale et l’efficacité de son action collective visant à demeurer un agent de transformation légitime, efficace et engagé. De plus, la délégation élaborera les stratégies syndicales à déployer dans le contexte actuel d’austérité.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont 13 334 dans la région de l’Estrie. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
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