Les mesures d’austérité, qui visent le démantèlement de l’État par le gouvernement libéral de Philippe Couillard, frappent de plein fouet le secteur de l’éducation, celui de la santé et des services sociaux ainsi que le milieu des services de garde éducatifs régis.

Laval, le 27 avril 2015. – Les mesures d’austérité, qui visent le démantèlement de l’État par le gouvernement libéral de Philippe Couillard, frappent de plein fouet le secteur de l’éducation, celui de la santé et des services sociaux ainsi que le milieu des services de garde éducatifs régis. Les syndicats affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en voient les conséquences chaque jour dans leurs milieux respectifs.
Le réseau scolaire en danger
Depuis une rencontre avec la direction de la Commission scolaire de Laval, mercredi dernier, où on rappelait que le ministère de l’Éducation demande de retrancher minimalement 16 millions de dollars de son budget, Yves Brouillette, président du Syndicat lavallois des employés de soutien scolaire (SLESS-CSQ), ne décolère pas. « Avec le dernier budget Leitão, nous en sommes déjà à plus d’un milliard de dollars de compressions en éducation. » La direction de la commission scolaire souhaite un plan de redressement pour étaler ces coupes sur plusieurs années afin de ne pas toucher aux services aux élèves ni à la masse salariale. Toutefois, si cela n’est pas accepté par le Ministère, plusieurs postes risquent d’être abolis. « Le personnel de soutien est souvent en première ligne lorsqu’il y a abolition de postes. On le voit sur le terrain, la charge de travail du personnel de soutien augmente constamment. Nous avons là un sérieux problème de rétention et d’attraction du personnel de soutien scolaire ! Que le gouvernement prétende que la qualité et l’accessibilité des services aux élèves ne seront pas touchées relève de la pensée magique », enrage le président du SLESS-CSQ.
La santé mise à mal
L’automne dernier, la Cité de la santé de Laval appliquait des compressions importantes qui ont mené à l’abolition de plus de 80 postes spécialisés d’infirmières et d’infirmières auxiliaires en néonatalogie, en pédiatrie, au centre mère-enfant et en gériatrie. Depuis, avec l’adoption sous le bâillon du projet de loi no10, les infirmières, les inhalothérapeutes et les infirmières auxiliaires du nouveau CISSS de Laval travaillent aujourd’hui dans le plus grand des brouillards. « Nous sommes dans le flou total depuis l’adoption du projet de loi no10. La direction des ressources humaines n’est même pas encore désignée. C’est comme si tout était gelé. On pose des questions, on attend des réponses, on insiste, mais les cadres n’ont toujours pas les réponses. Même pour le plus petit des détails quotidiens, les patrons n’ont pas de réponse. Les problématiques demeurent : équipes de travail en surcharge, aucune stabilité d’équipe de soins et beaucoup de temps supplémentaire. C’est insensé ! », note Isabelle Dumaine, présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ).
On privatise les services de garde éducatifs
Avec l’adoption sous le bâillon – le deuxième en trois mois – du projet de loi no28, c’est la fin de l’universalité des services de garde éducatifs qui a été attaquée. C’est du moins ce que vivent les éducatrices en milieu familial de la région de Laval. La présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM de Laval-Lanaudière-CSQ), Lyne Robichaud, avance que « la modulation des tarifs accélère la privatisation des services de garde éducatifs. Le gouvernement libéral a mis en place tout ce qu’il faut pour diriger les familles vers le privé avec la récupération des crédits d’impôt. » Les conséquences commencent déjà à se faire sentir. Les parents désertent le public pour aller au privé. « Nos membres ont des places qu’elles n’arrivent pas à combler. Et ce, bien que nous possédions un programme éducatif, des règles strictes et sécuritaires régis par le ministère de la Famille », ajoute Mme Robichaud.
Des mesures d’austérité aux graves conséquences
Louise Chabot soutient que les graves conséquences qu’ont les mesures d’austérité du gouvernement dans la région de Laval, comme ailleurs au Québec, seront d’ailleurs au cœur des débats du 41e Congrès de la Centrale. Sous le thème Agissons ! Ripostons !, l’instance suprême de la CSQ se tiendra au Centre des congrès de Québec du 26 au 29 juin prochain. Plusieurs représentantes et représentants des syndicats du secteur de l’éducation et de la petite enfance de Montréal seront d’ailleurs présents.
Tournée précongrès
Les membres du Conseil exécutif de la CSQ ont entamé une tournée des syndicats dans toutes les régions du Québec en prévision du Congrès de juin. Quelque 1 200 personnes déléguées et invitées, invités nationaux et internationaux échangeront autour du renouveau syndical pour améliorer la représentativité de la Centrale et l’efficacité de son action collective visant à demeurer un agent de transformation légitime, efficace et engagé. De plus, la délégation élaborera les stratégies syndicales à déployer dans le contexte actuel d’austérité.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 10 000 dans la région de Laval. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Lien pertinent

  • Vers le 41e Congrès de la CSQ : Agissons ! Ripostons !