Le SISP appelle le ministre de la Santé à renoncer à son projet de faire payer les patients québécois pour les nouvelles activités médicales des pharmaciens.

Montréal, le 26 août 2013. — Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) appelle le ministre de la Santé à renoncer à son projet de faire payer les patients québécois pour les nouvelles activités médicales des pharmaciens. Qu’ils soient dispensés par un médecin ou par un pharmacien, les actes médicaux doivent être remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec. « Le caractère public, l’accessibilité et l’universalité de notre réseau de la santé sont fondamentaux et doivent impérativement être préservés. Refiler la facture au régime d’assurance médicaments public et aux régimes privés comporte de nombreux effets pervers, dont celui d’ouvrir encore une fois la porte au privé en santé », met en garde la porte-parole du SISP, madame Louise Chabot.
Une facture pour tous les Québécois
Si le gouvernement maintient sa volonté de rétribuer les pharmaciens par les régimes d’assurance médicaments pour les actes médicaux qu’ils pourront désormais accomplir, c’est toute la population qui paiera la facture. Les personnes qui bénéficient d’une assurance privée, et qui représentent 60 % de la population, verront assurément leurs primes augmenter et celles qui sont couvertes par l’assurance médicaments publique et qui n’atteignent pas la contribution mensuelle maximale devront débourser plus pour payer la franchise et la coassurance du régime. Plusieurs de ces actes continueront d’être défrayés par la RAMQ lorsqu’ils sont prodigués gratuitement par les médecins. « Croit-on vraiment qu’on pourra ainsi désengorger les urgences ? En procédant ainsi, on va à coup sûr rater la cible en plus de créer un système à deux vitesses. C’est perdant-perdant », commente madame Chabot.
La santé des Québécois n’est pas un enjeu d’affaires
Le SISP est particulièrement inquiet du fait que le ministre ait insisté sur le fait qu’il ne souhaitait s’en tenir qu’à négocier les coûts des consultations des usagers couverts par le régime public d’assurance médicaments, allant même jusqu’à affirmer à La Presse Canadienne qu’il ne souhaitait pas s’immiscer dans la « relation d’affaires » entre les pharmaciens et les assureurs. Pour le SISP, il est primordial que le gouvernement du Québec s’assure de baliser globalement la rétribution des pharmaciens en compensation des coûts associés à la prestation de nouveaux services. « Les Québécois qui souscrivent à une assurance privée ne doivent pas être injustement pénalisés et livrés en pâture aux seules lois du marché », insiste la porte-parole du SISP.
Pour la porte-parole du SISP, « il est encore temps de rajuster le tir et de s’assurer que ces nouvelles mesures ne mettent pas en péril l’universalité et l’accessibilité des soins de santé ». L’organisation invite donc le ministre Hébert à prioriser le bien commun de l’ensemble de la population alors que ses négociations se poursuivent avec les pharmaciens.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité vient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.