Les maux de la langue

À ou chez?

9 février 2017

Doit-on utiliser à ou chez devant un nom d’établissement? Travaille-t-on à IBM ou chez IBM? Instinctivement, on utilise généralement la bonne préposition, mais en cas de doute, voici ce qui est recommandé.

Doit-on utiliser à ou chez devant un nom d’établissement? Travaille-t-on à IBM ou chez IBM? Instinctivement, on utilise généralement la bonne préposition, mais en cas de doute, voici ce qui est recommandé.
Tout d’abord, mentionnons qu’à l’origine, selon l’Office québécois de la langue française, la préposition chez s’employait pour exprimer « dans la maison de » et donc pour faire le lien avec un prénom, une appellation de personne, un pronom personnel (chez Diane, chez ma fille, chez vous). Puis, son emploi s’est élargi pour exprimer « dans le local professionnel de, dans le commerce de » (chez le dentiste, chez le quincailler).
Cela explique qu’on emploie la proposition chez devant un nom de commerce ou d’entreprise constitué d’un nom propre de personne.
Exemples :
Elle travaille chez Laura.
Il magasine chez Simons.
Ils vont bruncher chez Régine.
Je vais appeler chez Jean Coutu.
On emploie la préposition à lorsque le nom de l’établissement est un nom générique de lieu (à la banque, au garage, à la clinique) ou commence par un nom commun, un déterminant ou une préposition.
Exemples :
Elle travaille à Air Canada.
Il magasine à La Baie.
Ils vont bruncher au bistro L’Enchanteur.
Je vais appeler à Loto-Québec.
Ce qui précède explique les tendances observées. Cependant, on remarque qu’un nom d’entreprise constitué d’un ou de plusieurs mots autres qu’un nom de personne (création, adjectif) est souvent précédé de chez, alors que la règle ci-dessus suggère l’emploi de à. Il arrive aussi que l’une ou l’autre préposition puisse être employée. C’est le cas lorsqu’il s’agit d’un sigle ou d’un acronyme.
Exemples :
Il travaille à (ou chez) IBM.
Elles magasinent chez Belle et rebelle.
Ils vont bruncher chez Bon-D.
Je vais appeler chez Google.
Saviez-vous que…?
En remplaçant les expressions pour faire une histoire courte et sa version longue pour faire une longue histoire courte par bref, en deux mots, pour abréger on fait d’une pierre deux coups. Cela permet tout d’abord d’éviter l’emploi d’un calque de l’anglais to make a long story short, puis de mettre en pratique ce dont on parle, c’est-à-dire d’en venir au fait rapidement, en peu de mots.