La CSQ dénonce la décision du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de mettre de côté son engagement de réformer le mode de scrutin.

Montréal, le 1er février 2017. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dénonce la décision du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de mettre de côté son engagement de réformer le mode de scrutin.
« Nous sommes extrêmement déçus de voir Justin Trudeau renier sa propre parole et renoncer à l’engagement qu’il avait pris en toute bonne foi envers la population canadienne. Une position qu’il avait d’ailleurs réitérée il y a quelques semaines et sur laquelle il avait insisté lors de son discours du trône, en décembre 2015 », explique Mario Beauchemin, vice-président de la CSQ.
Un large consensus réel
Pour la CSQ, le premier ministre renie aujourd’hui son engagement sous de fausses prémisses puisque, contrairement à ce qu’il soutient, la réforme du mode de scrutin fait consensus dans l’ensemble du Canada. « Quand le premier ministre nous parle des consultations, il passe sous silence le fait que le gouvernement n’a même pas cru bon de cumuler les résultats de cet exercice. Or, l’organisme Fair Vote Canada l’a fait de son côté et a démontré que 88 % des personnes consultées dans l’ensemble du Canada sont favorables à une représentation proportionnelle. Si ce n’est pas là un large consensus je me demande comment cela s’appelle », de s’exclamer Mario Beauchemin.
Un principe qui demeure légitime
Le vice-président de la CSQ demande au premier ministre du Canada ce qu’est devenu ce grand principe démocratique qui lui tenait supposément à cœur, visant à faire en sorte que chaque vote compte. Ce principe n’a rien perdu de sa légitimité, mais, malheureusement, Justin Trudeau est en train de démontrer qu’il n’est pas le leader sur qui on peut compter pour défendre de grands principes démocratiques. Malheureusement, l’opportunisme politique prend rapidement le pas », commente Mario Beauchemin.
Justin Trudeau doit tenir parole
La CSQ est grandement préoccupée par la réforme du mode de scrutin, tant au Québec qu’au Canada. C’est pourquoi une résolution a été adoptée en ce sens dans le cadre de son congrès en 2015. Cette navrante volte-face de Justin Trudeau n’aura pas d’impact sur la détermination à mettre en œuvre, en collaboration avec d’autres groupes de la société civile, une réforme du mode de scrutin au Québec. Pour une première fois dans l’histoire du Québec, tous les partis politiques d’opposition se sont engagés, en décembre dernier, à travailler ensemble afin de proposer une réforme du mode de scrutin avant les prochaines élections provinciales en 2018. « Un consensus est à portée de main au Québec, il ne faut pas lâcher et se laisser décourager par l’opportunisme politique déplorable du gouvernement Trudeau » souligne Mario Beauchemin.
En terminant, le vice-président de la CSQ presse Justin Trudeau à retrouver son bon sens et à respecter son engagement.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.