Société

Rémunération des salariées et salariés : la vigilance est de mise

27 novembre 2025

L’écart salarial et de rémunération globale persiste entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salariées et salariés du Québec, confirme encore une fois le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publié le 26 novembre dernier.

Sur le plan de la rémunération globale (qui tient compte à la fois des salaires, des avantages sociaux, de la semaine normale de travail et des congés), le retard des travailleuses et des travailleurs des services publics comparativement aux autres salarié-es du Québec est de 3,2 %, alors qu’il était de 2,1 % l’an dernier. Le retard des salaires est quant à lui de 12,1 % comparativement à 11,4 % en 2024.

« Nos luttes des dernières années, dont la dernière négociation du secteur public marquée par une mobilisation historique, ont permis de diminuer l’écart au fil des ans. Nous sommes passés d’un retard de 9,4 % en 2021 à 3,2 % cette année pour la rémunération globale. Sur le plan des salaires, l’écart était de 17,6 % en 2021, alors qu’il est à 12,1 % aujourd’hui. Or, nous constatons un glissement dans la tendance pour 2025. Dans ce contexte, nous serons vigilants », ont expliqué Éric Gingras, président de la CSQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Une conjoncture inquiétante 

D’autre part, les organisations syndicales déplorent les récents gestes posés par la Coalition avenir Québec (CAQ) et par le ministre du Travail, Jean Boulet, en matière de relations de travail et d’autonomie syndicale. « Alors que le gouvernement Legault et son ministre du Travail s’évertuent à mettre des obstacles à l’action syndicale, le rapport de l’ISQ fait ressortir que, pour des emplois comparables, tant le salaire que la rémunération globale des travailleuses et travailleurs syndiqués du secteur privé sont largement supérieurs à ceux des non syndiqués. Une preuve de plus de l’avantage que procure le fait de s’organiser collectivement et d’être membre d’un syndicat », ont renchéri les porte-paroles.

Avec ses projets de loi récents qui attaquent le droit de grève, le droit de contester, en plus de s’ingérer dans les processus démocratiques syndicaux, le gouvernement s’attaque frontalement à la capacité des organisations syndicales d’exercer pleinement leur rôle de contre-pouvoir, affirment les organisations syndicales.

« Ces projets de loi visent à affaiblir la capacité des travailleuses et travailleurs des services publics à poursuivre les avancées importantes que leurs luttes ont rendues possibles au fil des dernières années : amélioration des salaires, de la rémunération globale et des conditions de travail et de pratique. En réduisant notre marge de manœuvre collective, le gouvernement cherche à limiter notre capacité d’obtenir des progrès réels pour l’ensemble du personnel des services publics, mais également pour l’ensemble de la population », ont rappelé les leaders syndicaux.