Montréal, le 4 novembre 2025 – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) prend acte du premier budget du ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne, et souligne qu’il s’agit, à bien des égards, d’un budget décevant.
« Il y a beaucoup d’enflure verbale quant à la couleur que le gouvernement souhaite donner à ce premier budget, mais à première vue, ce que l’on constate, c’est que l’approche budgétaire et comptable du gouvernement sert surtout à masquer le fait qu’il s’agit, malgré tout, d’un budget de compressions », de réagir à chaud le président de la CSQ, Éric Gingras.
Que ce soit les quelque 40 000 postes supprimés dans la fonction publique d’ici 2029 ou encore la croissance des dépenses de programmes, qui passera d’une moyenne de 8 % par année à seulement à 0,6 % pour la première année, il est difficile de ne pas y voir une logique comptable qui ne place pas les travailleuses et les travailleurs au cœur de l’équation.
« On se retrouve donc avec un budget qui parle de dépenses et d’investissements, en établissant une distinction arbitraire qui dévalorise les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux publics. Comme si leur travail représentait un coût alors qu’il s’agit d’un investissement social. Le gouvernement aurait pu faire davantage et rien ne justifiait de réduire les services à la population, considérant que le ratio dette/PIB du Canada figure parmi les plus bas des pays du G7. »
La CSQ déplore par ailleurs les orientations du gouvernement quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle, dont l’objectif premier est de rendre la fonction publique plus productive, tout en doublant ses intentions de compressions de postes.
« C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire! Cela fait des mois qu’on parle de l’importance de placer l’humain au cœur du déploiement de l’intelligence artificielle et du fait qu’elle ne doit pas être utilisée d’abord comme un outil de compressions budgétaires. C’est une grave erreur et, surtout, un modèle à ne pas suivre! »
Sur la question du logement, la Centrale voit d’un bon œil la volonté du gouvernement de s’attaquer à la crise, mais déplore, du même souffle, l’absence d’investissements dans les logements sociaux et l’absence de mesures structurantes.
« Il y a une volonté claire, et on ne peut que saluer cette transition, même si ce n’est évidemment pas suffisant pour régler la crise. : la question du logement constitue une préoccupation majeure pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons. »
Pour la CSQ, le fait que le gouvernement confirme que la proportion des dépenses en défense atteindra 5 % du PIB en 2035 a de quoi faire sourciller. « Il faut simplement prendre acte du fait qu’il s’agit d’une somme considérable et que c’est un gros morceau qui ne va ni dans les services ni dans les transferts aux provinces dans nos réseaux. Pourquoi, d’ailleurs, ne parle-t-on jamais en termes de proportion du PIB lorsqu’il s’agit de nos réseaux publics, notamment en éducation? Cela nous permettrait de mieux comprendre et de comparer des pommes avec des pommes. »
Pour conclure, il est impossible de ne pas souligner l’absence quasi totale d’investissements en environnement, ainsi que le statu quo quant à l’assurance médicaments, un programme insuffisant dans son état actuel.