Enseignement supérieur

Toutes et tous unis contre les compressions au collégial

27 août 2025

Les compressions de 151 millions $ imposées au réseau collégial soulèvent une vive opposition. L’ensemble de la communauté collégiale du Cégep de Drummondville dénonce l’impact direct sur la qualité des services et la réussite étudiante, et invite la population à signer une pétition déposée à l’Assemblée nationale.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

À Drummondville, le personnel, la direction et la communauté étudiante du cégep tirent la sonnette d’alarme face aux compressions annoncées par le gouvernement du Québec dans le réseau collégial public. En conférence de presse, le 25 août dernier, ils ont prévenu que ces coupes menacent directement l’accessibilité aux études supérieures et compromettent la qualité de l’enseignement.

Des activités annulées

Vice-présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Drummondville (SEECD-CSQ), affilié à la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), Isabelle Boivin s’est dit indignée par la situation : « Nous sommes contraints d’annuler des activités pédagogiques et des projets préparés de longue date. Cela bouleverse le contenu des cours et prive les étudiantes et étudiants d’occasions uniques d’apprentissage. Nous serons obligés de changer nos plans de cours parce que des activités ne pourront être réalisées et cela mettra aussi en péril les activités liées aux stages internationaux », explique-t-elle.

Isabelle Boivin, vice-présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Drummondville (SEECD-CSQ)

Du côté du personnel professionnel, la frustration est tout aussi vive. « Nos membres sont dévoués et vont, encore une fois, tenter de faire plus avec moins. Mais à force de tirer sur l’élastique, il finit par casser, affirme Marc Pepin, président du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Drummondville (SPPCD‑CSQ), affilié à la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ). Selon lui, le Québec n’a pas besoin « d’austérité déguisée », mais bien d’un investissement réel dans son avenir, lequel passe par l’enseignement supérieur.

Marc Pepin, président du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Drummondville (SPPCD-CSQ)

Présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Valérie Fontaine ajoute que le personnel de soutien fait toujours les frais dès qu’il y a des coupes. « Des centaines de postes ont été abolis dans le réseau. Le gouvernement ne comprend absolument pas notre rôle essentiel auprès des étudiantes et étudiants ainsi qu’auprès des enseignantes et enseignants. Il y aura assurément des conséquences directes sur les services offerts. »

Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ)

Pour les syndicats, il ne s’agit pas seulement de défendre des budgets, mais de protéger l’égalité des chances et l’accessibilité à l’enseignement supérieur pour les générations futures. Les coupes et le gel d’embauche privent les établissements de ressources essentielles et surchargent le personnel. En fin de compte, ce sont les étudiantes et les étudiants, donc toute la société québécoise, qui en paient le prix, selon eux.

Une pétition contre les compressions imposées au réseau collégial

Cette mobilisation, également soutenue par le personnel de soutien, la communauté étudiante et les cadres des cégeps, s’articule autour d’une pétition déposée à l’Assemblée nationale par la députée du Parti québécois, Catherine Gentilcore.

La population est invitée à se joindre au mouvement afin de contrer les effets de ces compressions jugées « historiques » dans le réseau collégial. La pétition est accessible en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec : https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-11577/index.html