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« Ensemble, unis pour l’école », le réseau de l’éducation manifeste son opposition aux compressions

26 juin 2025

Montréal, le 26 juin 2025. – Indigné par les compressions inacceptables en éducation que le gouvernement tente en vain de minimiser à l’aide de créativité comptable, un regroupement d’associations du réseau scolaire appelle toutes les personnes inquiètes et outrées de la situation en éducation à prendre la parole et à se réunir derrière la bannière « Ensemble, unis pour l’école ».

Ainsi, considérant les coupes alarmantes, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), la Fédération du personnel professionnel de l’éducation (FPPE-CSQ), l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), et le Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ) unissent leur voix pour dénoncer les compressions et demander au gouvernement d’y renoncer.

« Devant l’ampleur des dommages que ces compressions entraineront sur les élèves et le réseau, rester silencieux n’est pas une option. Nous travaillons à la mise sur pied d’une large coalition; déjà nous sommes plusieurs à sentir aujourd’hui le besoin de manifester clairement notre opposition et notre indignation quant aux intentions du gouvernement. Nous invitons d’ailleurs les Québécoises et les Québécois à interpeller les élus pour les tenir informés des conséquences de ces coupes et des choix politiques de ce gouvernement », de faire valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.

Le réseau scolaire est durement éprouvé par un manque à gagner d’au moins 570 M$ et le ministère de l’Éducation joue sur les mots pour donner l’impression qu’il limite les dommages à ce seul montant. Or, dans les faits, ils seront bien supérieurs, notamment parce que l’inflation n’a même pas été couverte par les subventions du Ministère.

Ce qui signifie, par exemple, des mises à pied et le non-rengagement de plusieurs membres du personnel de soutien et du personnel professionnel, avec pour conséquence que plusieurs milieux se voient contraints de plafonner un nombre d’heures de services pouvant être offerts aux élèves. Cela entrainera nécessairement une diminution significative des services disponibles, compte tenu de l’augmentation de l’effectif étudiant.

Tout n’est pas encore arrêté dans les différents établissements du réseau, mais déjà, plusieurs milieux rapportent, notamment, des compressions majeures mettant en péril les mesures suivantes :

  • Activités parascolaires;
  • Sorties scolaires;
  • Mesures culturelles – Programme « À l’école on bouge »;
  • Livres pour la bibliothèque et la classe;
  • Soutien aux contenus obligatoires (par exemple, éducation à la sexualité);
  • Soutien et formation en technologies;
  • Libération du personnel enseignant, notamment pour de la formation et pour les plans d’intervention.

Il est on ne peut plus clair pour les différentes associations signataires que les effets concrets des compressions sur les services directs doivent être dénoncés partout dans le réseau, dans tous les milieux et dans toutes les régions du Québec. Se rassembler sous une même voix, « Ensemble, unis pour l’école ».

 

Citations

« On ne sera jamais trop nombreux pour dénoncer les compressions face à un gouvernement qui fait à sa tête et à un ministre qui n’écoute pas ni ne défend le personnel enseignant et l’ensemble du réseau. On doit se rassembler et parler d’une voix forte pour faire changer d’idée ce gouvernement qui manque clairement à sa parole donnée à la population. » – Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ.

« Aujourd’hui, vous avez la preuve que tout le réseau de l’éducation s’allie. Lorsqu’un ministre décide seul de ce qui est bon pour l’éducation, il provoque une coalition de plusieurs acteurs. Vos décisions et commentaires affectent les élèves, les étudiants, les membres du personnel et les parents. Vous créez de l’instabilité. Assez, c’est assez, Monsieur le Ministre : écoutez le réseau avant de le fragiliser davantage. » – Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).

« Le ministre de l’Éducation nous confirmait, la semaine dernière, sans broncher, que tous les élèves n’auraient pas ce dont ils ont besoin l’année prochaine. Par le fait même, il trahit son devoir de faire respecter la Loi sur l’instruction publique. Pour le personnel professionnel, les coupures feront mal à long terme. Alors que près de 12 % des postes sont non comblés, le personnel professionnel qui quittera le réseau ne reviendra pas. Au nom de la réussite des élèves et de l’égalité des chances, il est encore temps d’entendre raison et de faire marche arrière. » – Carolane Desmarais, présidente de la Fédération du personnel professionnel de l’éducation (FPPE-CSQ).

« La coupure de 570 millions de dollars en éducation annoncée par le gouvernement du Québec est profondément préoccupante et totalement inacceptable. Ces compressions auront un impact direct et dévastateur sur les services offerts à tous les élèves, particulièrement aux élèves les plus vulnérables — ceux à risque et ayant des besoins particuliers. Réduire les ressources dans nos écoles signifie moins de soutien, moins de spécialistes et moins de chances de réussite pour ces élèves. Notre système d’éducation publique mérite mieux — nos élèves méritent mieux. » – Steven LeSueur, président de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ).

« Ce qui se passe présentement en éducation est inadmissible et c’est pourquoi les différents acteurs se mobilisent. On coupe des postes, des mesures essentielles aux apprentissages et au bien-être des élèves. Le réseau doit être soutenu à la hauteur des ambitions des Québécois. C’est de notre avenir qu’il s’agit. » – Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

« Les directions d’établissement constatent déjà les effets concrets de ces compressions sur le terrain. Moins de ressources, c’est moins de soutien pour les élèves et plus de pression sur les équipes-écoles. Il est urgent que le gouvernement revoie sa position. » – Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE).

« Les compressions budgétaires entrainent toujours des pertes bien réelles. Nous l’avons vécu il y a quelques années, et ce gouvernement l’avait lui-même reconnu et dénoncé. Ce sera davantage d’enfants privés de services, de soutien et de stabilité, et des parents qui perdent confiance dans la capacité de l’école à répondre aux besoins de leurs enfants. » – Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ).