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No Kings Day : aux États-Unis comme au Québec, les services publics doivent être au service de tout le monde

19 juin 2025

Le 14 juin dernier, des milliers de syndicalistes américains et leurs alliés ont manifesté aux côtés de 5 millions de leurs concitoyennes et de leurs concitoyens à la mobilisation nationale « No Kings Day ». Les membres de la National Education Association (NEA) et de l’American Federation of Teachers (AFT) ont appelé leurs membres à manifester afin de dénoncer le projet du président Trump de consacrer 100 millions de dollars à une parade militaire clinquante, pendant que les services publics s’effondrent. Un geste perçu comme un coup de force politique, dans un contexte de régression démocratique et d’austérité sociale.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ

Zoom sur les inégalités

Le message est limpide : les fonds publics ne doivent pas servir à flatter l’égo des puissants, mais à répondre aux besoins réels de la population. Pendant que Trump rêve de voir parader les tanks dans les rues de Washington, les écoles publiques manquent de personnel, des familles n’ont plus accès à des soins de santé adéquats, et la précarité s’installe dans les milieux de travail.

À travers le pays, des syndicats de l’éducation, de la santé, de la fonction publique, et de nombreux groupes citoyens ont défilé pour réclamer une autre vision : celle d’un État au service du bien commun, où les décisions budgétaires reflètent les valeurs d’équité, de dignité et de démocratie. Des slogans comme « Des écoles, pas des parades » ou « Pas de rois, pas de milliardaires » rappelaient que cette lutte dépasse les frontières américaines.

 

 

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Des échos bien réels au Québec

Si la CAQ ne prévoit pas (encore) de chars d’assaut sur la Grande Allée, le fond du problème résonne douloureusement au Québec. Ici aussi, des gouvernements détournent les fonds publics pour des priorités discutables. Ne pensons qu’aux milliards annoncés pour un troisième lien, pour la filière batterie ou des centaines de millions supplémentaires du projet SAAQclic, tandis que le personnel en éducation s’épuise et qu’on annonce des compressions records dans le réseau.

À l’instar de leurs collègues américains, les syndicats québécois dénoncent, depuis des années, la dévalorisation des services publics. La CSQ le martèle : les choix budgétaires sont politiques, et ils trahissent souvent les mêmes logiques d’invisibilisation et de sous-financement des métiers à prédominance féminine.

Quand un gouvernement préfère servir les intérêts des plus fortunés plutôt que d’investir dans l’éducation, la santé ou les services à la petite enfance, c’est une forme de dérive autoritaire. Une démocratie ne se mesure pas à la puissance de ses défilés militaires ou à la grosseur de ses chantiers, mais à la manière dont elle prend soin de ses enfants, de ses aînés ainsi que de ses travailleuses et de ses travailleurs.

Une solidarité qui dépasse les frontières

La CSQ salue la mobilisation des collègues de l’AFT et de la NEA. Leur lutte est aussi la nôtre. Dans un contexte mondial où les régimes populistes flirtent avec l’autoritarisme et où les inégalités explosent, la solidarité syndicale internationale est plus essentielle que jamais.

Ce 14 juin, les rues américaines ont crié : « No Kings! ». À nous de faire écho, ici aussi, pour dire : non à la complaisance envers les élites, oui à la justice sociale!