Créer des milieux de travail inclusifs : un devoir syndical

Un collègue vous demande de le soutenir dans son processus de transition de genre en milieu de travail ou vous confie éviter de parler de sa vie personnelle au bureau de peur de dévoiler son orientation sexuelle. Que faites-vous? Comment l’accompagnez-vous?

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

À l’occasion du Mois des fiertés, la CSQ rappelle que le rôle du syndicat est essentiel pour soutenir les membres des communautés 2ELGBTQIA+ dans les milieux de travail, encore trop souvent marqués par la méconnaissance, les préjugés et la discrimination. « Malheureusement, bien des gens taisent encore aujourd’hui leur orientation sexuelle ou n’osent pas exprimer leur identité de genre en milieu de travail par crainte de préjugés, de discrimination ou de représailles professionnelles », déplore la vice-présidente de la CSQ, Anne Dionne.

Malgré des avancées importantes au cours des 30 dernières années, la stigmatisation, le harcèlement et la violence existent et peuvent s’exprimer de diverses manières, dont l’une des plus subtiles est le silence sur les réalités que vivent ces personnes. « On ne peut pas revendiquer l’égalité si on tolère le silence et l’invisibilité dans nos milieux de travail. Employeurs et syndicats ont aussi un rôle à jouer pour briser ce cycle », ajoute-t-elle.

Que faire syndicalement?

En marge du conseil général de la CSQ, le 28 mai dernier, la Centrale a présenté une courte formation de type dîner-causerie visant à sensibiliser les personnes déléguées syndicales à la réalité vécue par de nombreuses personnes issues des communautés 2ELGBTQIA+. Plusieurs situations, tirées de cas réels, ont été évoquées, dont celle d’une personne trans contrainte de dévoiler son identité pour faire inscrire sa conjointe à l’assurance et d’un collègue mal à l’aise avec des formulaires hétéronormatifs.

Face à ce type de situation, que peut faire le syndicat? Plusieurs exemples ont été présentés, comme :

• Revoir les conventions collectives pour qu’elles soient plus inclusives.
• Intervenir auprès de l’employeur pour que les formulaires administratifs accueillent tous les marqueurs d’identité.
• Garantir la confidentialité des informations personnelles.
• Parler ouvertement des droits 2ELGBTQIA+ et faire connaître les avantages sociaux auxquels les personnes issues de ces communautés ont droit.
• Faire de la sensibilisation et de l’éducation, en organisant par exemple une formation sur les réalités 2ELGBTQIA+.

« Il n’y a pas de solutions parfaites, mais il y a toujours une action possible », a rappelé le conseiller à la CSQ, Julien Poirier, qui animait la formation.

En savoir plus

La CSQ et la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation, dont la Centrale est membre active, ont produit au fil des ans de nombreux guides pour mieux outiller les syndicats et les aider à soutenir les membres 2ELGBTQIA+.

En voici deux qui regorgent d’informations pertinentes :

Comment soutenir les membres LGBTQ+ – Guide à l’intention des personnes responsables syndicales (un guide de la CSQ).

Mesures de soutien et d’inclusion des personnes trans et des personnes non binaires en milieu de travail – Guide pour les employeurs et les syndicats (un guide de la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation).