Société

Sommet de l’économie sociale : un appel au dialogue social

21 mai 2025

Le Sommet de l’économie sociale 2025, qui s’est tenu à Montréal les 14 et 15 mai derniers, a réuni près de 1500 participantes et participants autour d’un objectif commun : accélérer les transformations sociales pour répondre aux défis collectifs du Québec. Présente à l’événement, la CSQ a plaidé pour un dialogue élargi, en insistant sur l’importance de préserver les services publics et de mieux reconnaître les apports syndicaux.

Par Geneviève-Gaël Vanasse, conseillère CSQ, et Audrey Parenteau, rédactrice en chef

C’est dans une ambiance bouillonnante d’idées que s’est tenu le Sommet, organisé près de 20 ans après sa dernière édition. L’événement a réuni les actrices et acteurs du mouvement de l’économie sociale autour de huit grandes thématiques : l’alimentation, les personnes aînées, l’environnement, l’immobilier collectif, la culture, l’équité et l’emploi, la gouvernance locale et démocratique ainsi que la relève entrepreneuriale.

Un portrait de ruptures et d’inégalités

La CSQ et l’AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ, ont pris part activement à l’événement. À titre de partenaire, la CSQ a notamment participé, depuis l’automne 2024, au groupe de réflexion Femmes et travail de la thématique Équité et emploi. « La participation de la CSQ s’inscrit dans notre engagement historique à faire avancer les droits des femmes sur le marché du travail », explique la première vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre.

Nadine Bédard-St-Pierre, vice-présidente de la CSQ, Samuel Labrecque, conseiller à l’AREQ, Lise Goulet, conseillère à la CSQ, et Geneviève-Gaël Vanasse, conseillère à la CSQ.

La Centrale a participé à la création de la trajectoire économique moyenne de la travailleuse, qui a été présentée lors du Sommet. Ce portrait a mis en lumière les inégalités vécues par les travailleuses, de l’entrée sur le marché du travail jusqu’à la retraite. « Leur trajectoire est ponctuée de ruptures majeures qui exacerbent les inégalités et contribuent à leur appauvrissement. Par exemple, les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires et à bas salaire, ce qui met en péril leur autonomie économique. Elles perdent souvent des revenus pendant leur grossesse ou leur congé parental, ou lorsqu’elles sont appelées comme proche aidante », illustre Nadine Bédard-St-Pierre.

En tant que partenaire active dans l’élaboration de cette trajectoire, et forte de son expertise sur les enjeux de conciliation travail-études-famille, de proche aidance et de justice économique, la CSQ s’engage à poursuivre les travaux dans une perspective féministe et syndicale au sein de l’instance de concertation qui sera mise en place.

La CSQ a participé à la création de la trajectoire économique moyenne de la travailleuse, qui a été présentée lors du Sommet.

Ne pas se substituer au système de santé et de services sociaux

L’économie sociale est un outil puissant pour répondre aux défis contemporains, notamment en matière de logement, de sécurité alimentaire ou de transition écologique. Or, dans le cadre de la session sur le soutien à domicile lors du Sommet, la CSQ a relevé une divergence de perspective importante avec certains partenaires.

« Nous croyons qu’il est nécessaire d’éviter que l’économie sociale, aussi bien intentionnée soit-elle, devienne une solution parallèle à un désengagement progressif de l’État », a dit la vice-présidente de la CSQ.

Une invitation au dialogue

Le Sommet s’est clôturé sur le lancement d’une déclaration commune visant l’atteinte d’une économie sociale comme pilier d’un Québec plus résilient, inclusif, juste et durable en 2050. La CSQ déplore que les organisations syndicales ne figurent pas dans la liste des « acteurs représentant une solution incontournable pour construire une économie au bénéfice de la société et dans le respect de la planète ».

« Pourtant, les luttes syndicales ont contribué à créer un espace pour l’émergence de modèles économiques alternatifs, et les syndicats québécois ont souvent été des moteurs ou des partenaires de l’économie sociale, en combinant revendications sociales et actions concrètes », dit Nadine Bédard-St-Pierre.

La Centrale appelle à une concertation plus inclusive et à une reconnaissance pleine et entière du rôle des syndicats. Forte de son expertise en matière de justice sociale, elle entend s’impliquer activement dans les prochaines étapes. « Pour construire une économie véritablement solidaire, encore faut-il inviter tout le monde à la table », a conclu la vice-présidente.