Enseignement supérieur

Compressions dans les cégeps : « Le premier ministre doit faire marche arrière »

12 mai 2025

La CSQ et ses fédérations du réseau collégial dénoncent les compressions de 150 millions $ en 2025-2026 rapportées par la journaliste Léa Carrier dans La Presse et appellent le premier ministre à rétablir le financement des cégeps.

Par Marie-Ève Imonti, conseillère CSQ, et Étienne Richer, conseiller CSQ

« Le premier ministre Legault a répété à maintes et maintes reprises qu’il ferait de l’éducation sa priorité. J’interpelle directement François Legault, le chef de ce gouvernement, afin qu’il fasse amende honorable. Il doit revenir sur cette décision aux conséquences catastrophiques pour le réseau collégial! Je l’invite à puiser dans sa réserve de courage! », a commenté d’emblée le président de la CSQ, Éric Gingras.

Des compressions qui feront mal

Alors qu’on nous annonce aujourd’hui que l’augmentation des subventions de fonctionnement du réseau collégial pour 2025-2026 sera réduite à seulement 0,3 %, la CSQ et ses fédérations du réseau collégial1 tiennent à rappeler que les sommes initialement prévues au budget, il y a à peine quelques semaines, ne permettaient déjà pas d’adresser adéquatement l’augmentation des coûts de système. En effet, les 2,1 % d’augmentation du budget du ministère de l’Enseignement supérieur se situaient en deçà de l’augmentation prévue de la masse salariale, laquelle compte pour plus de 50 % du budget, et sous l’inflation de 2,3 %.

« À 0,3 %, le financement des cégeps fond comme peau de chagrin et les services aux étudiantes et étudiants avec lui! Au lieu de couper, il aurait dû réinvestir pour tenir compte de l’augmentation prévue du nombre d’étudiantes et d’étudiants dans l’ensemble du réseau collégial. On parle ni plus ni moins que de 14,4 % d’ici 2032. Pourtant, il nous coupe les ailes et nous empêche de leur offrir des services à la hauteur de ce à quoi ils sont en droit de s’attendre. Ça aura nécessairement un impact dramatique sur le personnel, en particulier le personnel de soutien et les professionnels, qui risquent d’être frappés de plein fouet par ces compressions. En contexte de pénurie, comment le gouvernement peut penser qu’en réduisant le financement des coûts de système, il n’y aura pas d’impact sur les activités quotidiennes et la qualité des services aux étudiants, c’est insensé! », ont ajouté la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine, le président de la FEC-CSQ, Youri Blanchet, et le président de la FPPC-CSQ, Éric Cyr.

Décote du gouvernement

À la suite de la présentation du dernier budget du Québec, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a annoncé qu’elle abaissait la cote de crédit du Québec. Celle-ci est en effet passée de AA- à A+.

« Les compressions annoncées aujourd’hui s’expliquent au moins en partie par la décision délibérée du gouvernement du Québec de baisser les impôts avant les dernières élections. Il est entièrement responsable de son malheur, de celui du personnel collégial ainsi que des étudiantes et étudiants! Il n’y a rien de ce qui se produit aujourd’hui qui n’aurait pu être évité ou qui soit une fatalité. Investir dans les cégeps, c’est plus que jamais nécessaire! », a commenté Éric Gingras.

L’agence a par ailleurs souligné, elle aussi, que les baisses d’impôt avaient eu un impact sur cette décote.

1 La Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) et la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ).