Actualités, Syndicalisme
Une relève syndicale qui dynamise la Haute-Côte-Nord
8 mai 2025
Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ
Un vent de fraîcheur dans les rangs syndicaux
« C’est un véritable baby-boom syndical qu’on vit ici », lance avec enthousiasme Rémi Therriault, président du SEHCN-CSQ. Cette dynamique nouvelle résulte d’une décision stratégique majeure prise il y a quelques années : ajouter une libération à temps plein pour la vice-présidence afin de renforcer le lien direct avec les membres et de faciliter le recrutement de déléguées et délégués.
Concrètement, cette décision s’est traduite par une explosion du nombre de déléguées et délégués, notamment grâce aux visites régulières dans les écoles. « Le fait de rencontrer directement les gens a permis de leur montrer concrètement les bénéfices de s’impliquer. Aujourd’hui, on a un conseil de déléguées et délégués complet, ce qui n’était jamais arrivé auparavant », explique fièrement Sindy Lebrun, vice-présidente du SEHCN-CSQ.
Une mobilisation au-delà des attentes
La stratégie a porté ses fruits de façon spectaculaire. Ce regain d’intérêt a permis d’améliorer radicalement la transmission des informations et de renforcer la capacité de mobilisation lors des moments clés, comme les négociations collectives.
« Pendant la dernière négociation, nous avons clairement senti une différence sur les lignes de piquetage et dans la participation à nos actions. Nos membres sont plus informés, plus impliqués et, surtout, plus motivés », souligne Rémi Therriault.
Des femmes au premier plan
Par ailleurs, le renouveau syndical en Haute-Côte-Nord se conjugue également au féminin. Aujourd’hui, cinq des huit membres du conseil d’administration sont des femmes, se rapprochant ainsi du pourcentage global des membres féminins du syndicat, soit environ 83 %. Une avancée significative par rapport aux années précédentes où la représentation féminine était nettement inférieure.
Le virtuel comme levier de participation
La pandémie a paradoxalement permis de dynamiser davantage la participation syndicale grâce à la tenue d’assemblées virtuelles. Cette formule, appréciée pour sa flexibilité, a favorisé la participation de jeunes parents qui avaient auparavant du mal à se libérer. « Le virtuel nous a permis d’aller chercher une nouvelle clientèle, notamment des jeunes mamans qui se sentaient exclues par les contraintes logistiques », précise Sindy Lebrun.
Rétablir la confiance
Ce regain de mobilisation s’inscrit dans un travail de fond pour restaurer la confiance dans le syndicat et renforcer sa légitimité et son pouvoir d’action. Grâce à des initiatives conviviales et rassembleuses, comme une grande fête annuelle ou encore des événements spécifiques autour de journées militantes, le Syndicat de l’enseignement de la Haute Côte-Nord a réussi à renforcer l’esprit communautaire et la convivialité.
« Faire du syndicalisme, c’est aussi célébrer ensemble, créer des liens. Ça permet de se voir autrement que dans des cadres strictement professionnels », insiste Rémi Therriault.
Préparer l’avenir
À travers la création de postes dédiés et le soutien actif aux jeunes militantes et militants, notamment via le Camp de la relève syndicale, la Haute-Côte-Nord prépare l’avenir. Le syndicat envoie désormais régulièrement des représentantes et représentants aux réseaux nationaux de la CSQ et aux événements de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), qu’il s’agisse du Réseau des jeunes, du Réseau d’action féministe ou d’autres comités spécialisés.
« Nous souhaitons assurer la pérennité de notre organisation. Rémi et moi ne sommes pas éternels, et c’est important que la relève soit prête à prendre le relais. Nous sommes fiers du chemin parcouru », conclut Sindy Lebrun avec conviction, tout en soulignant qu’ils ont encore de belles années de militantisme devant eux!
« Dans le contexte actuel, on a tout à apprendre de belles réussites, comme celle qu’on peut voir ici au SEHCN-CSQ! », ajoute Éric Gingras, soulignant une transformation remarquable dans ce coin dynamique de la Côte-Nord, où l’action collective et l’innovation organisationnelle sont en train de bâtir le syndicalisme de demain.