À quelques jours de son adoption par le gouvernement Couillard, la Coalition Solidarité Santé intensifie les actions pour tenter d’empêcher l’entrée en vigueur du projet de loi no10.

Saguenay, le 1er décembre 2014. – À quelques jours de son adoption par le gouvernement Couillard, la Coalition Solidarité Santé intensifie les actions pour tenter d’empêcher l’entrée en vigueur du projet de loi no10, alors qu’une délégation a débarqué aujourd’hui dans les bureaux du député libéral Serge Simard, pour rappeler l’opposition généralisée à l’égard de la réforme Barrette.
La délégation était composée de Mmes Nathalie Savard, du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ), Francine Tremblay, de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) et Nathalie Chalifoux, responsable politique pour la région de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Le message était clair : on a demandé au député de s’opposer à son gouvernement pour bloquer le projet de loi controversé, ou d’accepter d’en payer le coût politique.
Les membres de la Coalition Solidarité Santé ont fait valoir au député Serge Simard qu’il devait choisir entre défendre les intérêts de la population qui l’a élu pour la représenter ou ceux du gouvernement auquel il appartient.
« Nous avons expliqué au député que s’il fait passer les intérêts de son monde avant ceux de sa famille politique, alors il ne peut pas en toute conscience endosser la réforme Barrette. En effet, non seulement le projet de loi no10 n’améliorera en rien notre système de santé, mais il va créer des conditions encore plus difficiles en augmentant les problèmes actuels », a fait valoir Nathalie Savard.
Perte de pouvoir importante pour la région
Pour sa part, Nathalie Chalifoux a renchéri en dénonçant le fait que la réforme Barrette représente une perte de pouvoir importante pour la région et sa population au profit d’un ministre de la Santé qui deviendra ultra-puissant.
« Le nombre d’établissements sera réduit et nous nous retrouverons avec un seul conseil d’administration pour l’ensemble de la région. De plus, les pôles de décision s’éloigneront du milieu alors que le vrai pouvoir sera centralisé à Québec entre les mains d’un ministre qui pourra intervenir dans la gestion quotidienne de nos établissements, sans tenir compte de nos particularités », met en garde Mme Chalifoux.
Erreur et population en danger
Le député Serge Simard a également été informé du fait que plusieurs études démontrent que l’approche adoptée par la réforme Barrette s’est avérée une grave erreur partout où elle a été expérimentée.
« Que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas ou même en Alberta, l’abolition des structures régionales, les fusions et la centralisation des pouvoirs décisionnels n’ont pas amélioré l’efficacité des systèmes et n’ont pas généré les économies attendues. Au contraire, cette façon de faire a dégradé la situation au point de mettre même en danger les populations touchées », alerte Nathalie Savard.
Une opposition généralisée
Il ne faut donc pas se surprendre, comme l’a fait valoir Francine Tremblay, que l’opposition au projet de loi no10 soit majeure et généralisée.
« Rarement un projet de loi a eu autant d’opposants et si peu de défenseurs. Toute la profession médicale l’a critiqué sévèrement, et il a été condamné par de nombreux spécialistes, des associations civiles, des élus locaux, des individus et organismes de défense de droits, le milieu communautaire, des comités d’usagers de CSSS, des centres jeunesse, de réadaptation, le personnel cadre et les gestionnaires, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats ou leurs ordres professionnels. La dénonciation est quasi unanime et, pourtant, Gaétan Barrette et le gouvernement s’entêtent à aller de l’avant. Un tel refus d’écouter est dangereux pour notre santé et pour notre démocratie », constate Mme Tremblay.
Les grands gagnants de la réforme
Les membres de la délégation de la Coalition Solidarité Santé ont également souligné que les seules personnes qui ont quelque chose à gagner avec cette réforme sont le ministre lui-même, qui va nourrir sa soif de pouvoir, et le secteur privé qui va profiter directement de l’augmentation de la sous-traitance et de la privatisation des services et soins.
Un député face à son devoir et sa population
Finalement, la délégation a invité Serge Simard à démontrer la fausseté des informations qu’elle lui a livrées, faute de quoi elle l’a invité à s’opposer en toute conscience à un projet de loi qui dessert les intérêts de la population et la met en danger. Les membres de la délégation entendent d’ailleurs publiciser le choix fait par le député pour que la population, qui l’a élu, sache comment il a tranché entre défendre leurs intérêts et défendre ceux de son gouvernement.
La Coalition Solidarité Santé entend rendre visite à d’autres députés libéraux ailleurs au Québec.
À propos de la Coalition Solidarité Santé
La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.
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