Dans le cadre des consultations prébudgétaires, la porte-parole du SISP, Carolle Dubé, présente un plan de financement des services publics alliant à la fois d’importantes mesures d’économie à des mesures audacieuses pour augmenter les revenus de l’État.

Longueuil, le 4 février 2014 – Dans le cadre des consultations prébudgétaires, la porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Carolle Dubé, présente un plan de financement des services publics alliant à la fois d’importantes mesures d’économie à des mesures audacieuses pour augmenter les revenus de l’État. « Il n’est plus possible de comprimer davantage les dépenses publiques sans affecter directement les services à la population, affirme la porte-parole. L’élastique est tiré au maximum. Dans son dernier rapport, la Protectrice du citoyen indiquait sans aucun détour que les compressions dans les services publics ont un effet direct sur la qualité et l’accessibilité aux services publics. Continuer à prétendre que les compressions n’ont pas d’impact sur les services relève de la pensée magique. » Le SISP rappelle au ministre des Finances, Nicolas Marceau, l’importance des services publics pour l’ensemble de la population québécoise. Ils jouent un rôle essentiel dans la réduction des inégalités sociales et contribuent vivement à la vitalité de l’économie en mettant à la disposition des entreprises des travailleurs et des travailleuses compétents et qualifiés.
Le SISP approuve bien sûr le report du déficit zéro annoncé par le ministre. « Il s’agit sans aucun doute d’un pas dans la bonne direction, insiste Carolle Dubé. Nous le réclamions depuis longtemps. Toutefois, nous demandons au gouvernement de franchir un pas de plus en cessant de recourir à la tarification pour maintenir le budget à flot. Il s’agit d’une « fausse solution » qui renforce les inégalités au lieu de les diminuer en pénalisant les familles et les plus démunis. »
Le gras n’est pas là où on le pense
Le SISP propose au gouvernement de faire preuve d’imagination pour renflouer ses coffres. « Il n’y a plus de gras à couper dans les budgets des enseignantes, des orthophonistes, des inspecteurs en bâtiment et en environnement, des travailleuses sociales et des infirmières, entre autres, insiste la porte-parole. Leur travail est fondamental et ne peut plus être « optimisé » davantage. »
« Si le gouvernement veut trouver du gras, il n’a qu’à regarder du côté des contrats confiés à des firmes privées dans le domaine informatique et dans le coût des médicaments, indique Carolle Dubé. En mettant fin au recours à la sous-traitance, le gouvernement pourrait épargner 235 millions de dollars par année. Le Vérificateur général a démontré noir sur blanc que le recours à la sous-traitance coûte deux fois plus cher aux contribuables, sans compter les risques de corruption et de collusion associés à ce type de contrats. »
Une maîtrise accrue des coûts exorbitants associés à l’achat de médicaments pourrait également permettre aux contribuables d’épargner plus d’un milliard de dollars par année. « Pourquoi se priver de telles économies ? Alors que les services publics sont à bout de souffle. Il s’agit sans aucun doute de pistes de solutions que le ministre devrait envisager. »
Afin d’augmenter les revenus de l’État, le SISP propose une révision de la fiscalité pour la rendre plus progressive. Le SISP propose également un resserrement des avantages fiscaux consentis aux grandes entreprises. Au-delà du travail au noir, une lutte vigoureuse contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux devrait également être menée auprès des « gros poissons » que sont les multinationales. Enfin, le SISP propose de taxer davantage les utilisateurs de gros véhicules très polluants et de réduire les taxes de ceux qui utilisent des véhicules moins polluants.
« En combinant les mesures d’économie aux mesures fiscales, l’État pourrait aller chercher 3,2 milliards de dollars supplémentaires pour financer nos routes, nos écoles, nos hôpitaux. Nous souhaitons vivement que le gouvernement prête une oreille attentive à nos mesures. Il en va du bien-être de la population », de conclure Carolle Dubé.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 260 000 membres issus de trois organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, et l’APTS souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.