Équité salariale
Des discriminations salariales qui perdurent
19 juin 2023
Équité salariale
Même si la Loi sur l’équité salariale a plus de 25 ans maintenant et que son importance et son utilité ne sont plus à démontrer, il reste beaucoup de travail à faire pour corriger les discriminations salariales qui perdurent, malgré plusieurs avancées au fil des ans, déplore la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« Les femmes que nous représentons méritent un salaire juste et équitable. Tous les jours, elles soutiennent, éduquent, enseignent aux élèves et aux étudiantes et étudiants, soignent les patientes et les patients et servent la population. Que le traitement de ce dossier prioritaire traîne encore en longueur, plus de 25 ans après l’adoption de la Loi, est devenu intolérable », s’indigne le président de la CSQ, Éric Gingras, dans une lettre ouverte publiée le 16 juin 2023 dans Le Soleil.
Des plaintes toujours en attente
Des milliers de plaintes ne sont toujours pas réglées pour les exercices de maintien de 2010 et de 2015 et font foi de ces délais déraisonnables et inquiétants, selon la CSQ. Quant à l’exercice de 2020 qui s’amorce, des embûches qui occasionneront des délais additionnels se dessinent déjà à l’horizon.
En effet, l’information récemment reçue du Conseil du trésor en lien avec l’évaluation du maintien de l’équité salariale de 2020 est imprécise et incomplète. « Elle ne permet ni de saisir la portée de l’évaluation ni de comprendre comment elle pourra corriger les écarts dus à la discrimination salariale systémique. Considérant cela, nous pouvons présumer qu’encore une fois, des démarches laborieuses s’imposeront afin d’atteindre l’objectif de la loi », affirme Éric Gingras.
Une loi qui doit être bonifiée
La CSQ réclame, depuis plusieurs années déjà, que des bonifications de plusieurs ordres soient apportées à la Loi sur l’équité salariale pour lui faire remplir pleinement son rôle. La Centrale demande que davantage de ressources financières et humaines y soient allouées afin d’assurer un traitement diligent de l’imposant inventaire des plaintes formulées au regard des évaluations de maintien de l’équité salariale. « Nous avons pu voir, ce printemps, avec le cafouillage de SAAQcliq, que les ressources de partout peuvent arriver vite lorsque les services à la population sont à risque. Il suffit pour cela que le gouvernement en fasse une priorité », croit Éric Gingras.
Le leader syndical ajoute que « l’équité salariale est à la fois un droit fondamental et un principe phare de notre société. Nous en sommes tous les gardiens, mais c’est le gouvernement qui détient les leviers pour empêcher que ce dossier traîne en longueur au détriment des femmes. Il est temps de leur rendre justice, il est temps que ça se règle ».
L’équité salariale, il faut plus qu’en parler
Afin d’interpeller le gouvernement, la Centrale fera de nouveau circuler sa campagne L’équité salariale, il faut + qu’en parler, qui dénonce les délais bureaucratiques irrespectueux et déraisonnables et qui met de l’avant les changements qui devraient être apportés à la Loi.
Par ailleurs, des représentantes et représentants de plusieurs syndicats membres de la CSQ interpelleront les députées de leur région pour leur signifier l’importance de régler le dossier de l’équité salariale dans les meilleurs délais. Les syndicats s’adresseront principalement aux femmes députées de l’Assemblée nationale, élues en un nombre record, afin d’obtenir leur solidarité et leur appui pour des changements à une situation qui pénalise surtout les femmes.
Pour en savoir davantage sur l’équité salariale, visitez le site de la CSQ.