Vaincre la surcharge de travail toxique : Quand l'union fait la force

« La situation était telle qu'en deux ans, une équipe de 15 personnes a compté 30 départs. En 2013, le syndicat a rencontré les intervenants psychosociaux des CLSC de Joliette et de la MRC Autray pour discuter de leur surcharge de travail et tenter de les convaincre, sans succès, de déposer un grief de fardeau de tâche, » explique Manon Marcil1.

Deux ans plus tard, l'ajout d'un continuum de services nécessitant un suivi de la clientèle en tout temps a fait déborder le vase. Le syndicat a repris la démarche, en incluant cette fois les CLSC des MRC Matawinie et Montcalm.

« Prendre le temps de rencontrer les quatre équipes, bien qu'elles ne nous aient pas toutes interpelées, cela a été déterminant notamment pour briser leur sentiment d'isolement. Cette fois, lorsque nous avons évoqué l'idée d'un grief collectif, les membres ont déclaré : "Si les autres embarquent, alors nous aussi." », poursuit Marie-Michèle Lépine.

À l'aide de deux questionnaires, le syndicat a réalisé ensuite une enquête, pendant un mois, pour mesurer et documenter la situation sur les plans de la charge de travail, et de la santé physique et psychologique. Les résultats ont été si révélateurs que l'employeur a dû reconnaître la charge de travail énorme imposée au personnel psychosocial.

Un comité paritaire sur le fardeau de tâche, composé de représentants du syndicat et de l'employeur ainsi que de membres vivant la situation, a ensuite été créé pour trouver des solutions permettant d'améliorer la qualité de vie au travail. Enfin, une entente a été conclue, ce qui a permis d'éviter l'arbitrage.

« Nous avons obtenu, notamment, la suspension des ratios intervenant/usagers, l'ajout de postes et le remplacement des postes vacants, de même que la création d'un comité devant analyser des méthodes de calcul plus humaines de charge de travail. Nous sommes très fières de ce dénouement », concluent-elles.


1 Manon Marcil est représentante syndicale au STPL-Bouclier-CSQ. Elle était accompagnée de Marie-Michèle Lépine, travailleuse sociale au soutien à domicile.