La Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ) est née en juin 2019 de la fusion de trois syndicats1 déjà affiliés à la CSQ. Elle représente plus de 3000 membres qui travaillent à titre de personne chargée de cours à l’Université de Sherbrooke ainsi qu’à titre de professionnelle et professionnel de recherche et de responsable de formation à l’Université Laval.

Plus de visibilité et de meilleurs échanges

« Nos syndicats se sont regroupés pour se donner une meilleure visibilité, mais également pour offrir une nouvelle voix aux personnels des universités issus des secteurs de la recherche et de l’enseignement », affirme Vincent Beaucher, premier président élu de la FREUQ-CSQ.

Il ajoute que la fédération offrira un lieu d’échanges aux syndicats et à leurs membres afin qu’ils puissent discuter entre eux de leurs enjeux professionnels et établir de nouvelles priorités d’action. « Nous souhaitons aussi consolider la place qu’occupe l’enseignement supérieur au sein d’une centrale qui a l’éducation dans son ADN en plus de prendre notre place à titre d’interlocuteur politique auprès des acteurs majeurs du milieu de l’enseignement supérieur. »

Du pain sur la planche

« Les défis ne manquent pas! », affirme sans détour le président, qui mentionne que la précarité du personnel des universités arrive en tête de liste. « Il faut trouver des moyens de stabiliser le statut et les conditions de travail de nos membres. Cela dit, il n’y a pas de solution unique. Nous devons être engagés sur plusieurs fronts à la fois. »

Le leadeur syndical ajoute que « les personnes chargées de cours devraient bénéficier d’une présence accrue sur les comités institutionnels, tandis que les personnes professionnelles de recherche devraient être directement intégrées aux devis des subventions de recherche ».

La FREUQ-CSQ entend également dénoncer les dérives des nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines, importées du secteur privé. « Ces pratiques nuisent à nos climats de travail et remettent en cause le fonctionnement, l’administration et, ultimement, l’identité même de nos universités », poursuit-il.

Finalement, il est impératif de surveiller l’évolution des ressources budgétaires là où elles se trouvent. « Cela concerne le palier provincial et les quelque trois milliards de dollars en crédit qu’il consacre aux universités, mais aussi les contributions du fédéral, nettement insuffisantes en recherche, et les transferts pour le secteur postsecondaire, qui ne suivent pas l’inflation depuis plus de dix ans. »

Grossir les rangs

La création de la FREUQ-CSQ pourrait avoir un effet d’entrainement auprès d’autres syndicats du secteur universitaire.

« Depuis quelques années, il y a une volonté de plus en plus forte du personnel des secteurs de la recherche et de l’enseignement de se solidariser et de se rassembler. Des collègues m’interpellent aussi sur l’importance d’une action syndicale et qui se veut respectueuse de leurs réalités locales, de leurs identités propres ainsi que de leurs besoins spécifiques. Je crois que l’arrivée de notre fédération dans le paysage syndical universitaire constitue une réponse à cet appel, » précise Vincent Beaucher.

Un secteur renforcé à la CSQ

Selon Sonia Ethier2, « il est indéniable qu’au cours des 50 dernières années, la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur est devenue une valeur phare au Québec. Cela dit, il reste du chemin à parcourir. La pleine reconnaissance des personnels de nos universités n’est pas acquise ».

La fondation de cette nouvelle fédération témoigne de la volonté de la CSQ de renforcer la présence du secteur universitaire dans ses rangs. « La FREUQ-CSQ constitue une option de choix. Les syndicats universitaires à la recherche d’un véritable véhicule de défense et de promotion des droits et des intérêts de leurs membres pourront compter sur cette nouvelle fédération », conclut la présidente de la CSQ.


1 Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Sherbrooke (SCCCUS-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval (SPPRUL-CSQ) et le Syndicat des responsables de formation pratique de l’Université Laval (SRFPUL-CSQ).
2 Sonia Ethier est présidente de la CSQ.