Le 6 décembre reste une journée extrêmement importante pour toutes les femmes. Il y a 30 ans jour pour jour, la folie et la lâcheté ébranlaient le Québec tout entier et arrachaient la vie à 14 personnes sur le seul motif qu’elles étaient des femmes, une intention aussi monstrueuse que le geste. Le 6 décembre restera pour toujours le jour où quelqu’un a, de son propre chef, décidé qu’il interdisait à des jeunes femmes brillantes et engagées de poursuivre leurs ambitions, leurs rêves, leur vie. Avec les familles injustement confrontées à la perte tragique d’une personne aimée, notre société tout entière a été endeuillée à jamais. Des décennies plus tard, le souvenir et la douleur de cette tragédie sont toujours aussi vifs, et cette énergie sert aujourd’hui de tremplin collectif pour un plaidoyer contre la violence faite aux femmes. Tristement, il y a encore beaucoup de chemin à faire.

Le 6 décembre est aussi l’aboutissement des 12 jours d’actions contre la violence envers les femmes. Ces journées ont notamment pour objectif de sensibiliser la population à dénoncer les gestes de harcèlement, de violence et de haine qui sont perpétrés. La lutte n’est pas terminée. On note encore sur une base presque quotidienne des comportements intolérables. Les blagues, les attitudes et les autres gestes déplacés en milieu de travail ou non constituent autant d’occasions quotidiennes de dénoncer ou de mettre fin au harcèlement. Hommes ou femmes, nous sommes collectivement responsables d’intervenir pour y mettre fin.

Avec la dénonciation de ces comportements, l’égalité entre les femmes et les hommes mérite également d’être valorisée à tous les âges et dans toutes les sphères. Il y a quelque temps, une députée de l’Assemblée nationale faisait la lecture troublante des messages haineux, violents et disgracieux dont elle est victime couramment sur les réseaux sociaux. Ces moments nous rappellent qu’on ne doit jamais tenir pour acquis que la haine envers les femmes est terminée. Plus que jamais, je nous invite collectivement à dénoncer ces actes et ces attaques personnelles qui nous dénigrent et portent atteinte à notre intégrité. En plus d’être une question d’égalité entre les femmes et les hommes, c’est une question de dignité humaine.

 

Pour ne jamais oublier

Geneviève Bergeron (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie civil
Hélène Colgan (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique
Nathalie Croteau (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique
Barbara Daigneault (née en 1967, 22 ans), étudiante en génie mécanique
Anne-Marie Edward (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie chimique
Maud Haviernick (née en 1960, 29 ans), étudiante en génie des matériaux
Barbara Klucznik-Widajewicz (née en 1958, 31 ans), étudiante infirmière
Maryse Laganière (née en 1964, 25 ans), employée au département des finances
Maryse Leclair (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie des matériaux
Anne-Marie Lemay (née en 1967, 22 ans), étudiante en génie mécanique
Sonia Pelletier (née en 1961, 28 ans), étudiante en génie mécanique
Michèle Richard (née en 1968, 21 ans), étudiante en génie des matériaux
Annie St-Arneault (née en 1966, 23 ans), étudiante en génie mécanique
Annie Turcotte (née en 1969, 20 ans), étudiante en génie des matériaux