La Loi sur l’instruction publique prévoit que les services professionnels, notamment l’orthophonie, la psychologie et la psychoéducation, font partie intégrante des services éducatifs offerts gratuitement pour tous les élèves qui en ont besoin.

Dans une note de recherche récemment publiée, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), rappelle d’ailleurs que les meilleurs services professionnels pour soutenir les élèves sont les services publics parce qu’ils sont offerts dans leur milieu de vie.

« Notre contribution est beaucoup plus efficace en personne, directement auprès des élèves, grâce à nos échanges avec le personnel scolaire, aux observations, aux évaluations et aux suivis que nous faisons », explique Claudine Blouin, orthophoniste en milieu scolaire depuis presque 25 ans.

L’orthophoniste précise que « notre rôle, en tant que personnel professionnel, c’est aussi d’aller observer nos élèves dans la classe, dans la cour de récréation et au diner. Notre pratique, c’est de co-intervenir, d’offrir du soutien en classe, de stimuler en groupe, d’effectuer l’analyse de crise auprès d’élèves qui ont des besoins particuliers. Il faut être dans le milieu pour comprendre ces situations et favoriser l’inclusion de chaque élève dans sa classe. »

Se tourner vers le privé par dépit

Des parents d’enfants en difficulté se tournent toutefois vers des ressources privées à l’extérieur de l’école, concluent des travaux de la Fédération des comités de parents du Québec. Au moins 65 % des organismes scolaires ont également recours au privé pour offrir des services complémentaires.

Pourquoi? L’augmentation du nombre d’élèves ayant des besoins particuliers et la médicalisation des difficultés scolaires sont des pistes à explorer, croit la FPPE-CSQ. C’est aussi la conséquence des choix gouvernementaux en éducation : sous-financement chronique, école à trois vitesses, financement catégoriel des services aux élèves HDAA[1], etc.

Dans son rapport d’enquête, le Protecteur du citoyen affirme pourtant que les recommandations du secteur privé sont moins adaptées aux réalités scolaires. Pour la FPPE-CSQ, il est donc urgent d’encadrer le recours au privé pour les services complémentaires offerts aux élèves de la province.

[1]     Élèves en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA).