Que ce soit dans le secteur scolaire ou en enseignement supérieur, la rentrée que nous vivons actuellement est toute sauf ordinaire. En temps normal, c’est déjà un défi de préparer adéquatement nos écoles, nos classes et nos cours pour la rentrée. Je suis consciente que les conditions que nous vivons actuellement sont loin d’être idéales.
Je voudrais souligner le travail de tout le personnel de l’éducation et de l’enseignement supérieur, parce que vous pouvez imaginer à quel point il a mis les bouchées doubles depuis plusieurs jours afin que tout soit prêt pour l’accueil des élèves, des étudiantes et étudiants, et des parents. J’ajouterais même que dans plusieurs cas, certaines personnes travaillent d’arrache-pied depuis le printemps dernier.
Étant moi-même enseignante, je connais parfaitement l’enthousiasme, la fébrilité et l’excitation qui nous animent quand vient le temps de retrouver nos élèves, notre classe et de commencer la nouvelle année. Cependant, il faut reconnaître que cette fois-ci, nos sentiments sont entremêlés d’inquiétude, d’incertitude et, surtout, de beaucoup, beaucoup de questionnements. Et c’est normal, parce que la rentrée actuelle que nous vivons pose un défi sur plusieurs aspects.
D’abord, la rentrée est un défi pour la santé et la sécurité. Depuis plusieurs semaines, nous portons d’ailleurs sans relâche la voix de l’éducation et de l’enseignement supérieur pour nous assurer de minimiser les situations à risque dans l’exercice de nos fonctions. S’il y a eu beaucoup de travail de réalisé, il reste encore beaucoup à faire. Le constat généralisé est partagé : c’est loin d’être parfait sur le terrain. Vous êtes, chacune et chacun d’entre vous, nos yeux et nos oreilles sur ce qui ne va pas. Nous vous invitons donc à rester vigilants et à ne pas hésiter à contacter votre syndicat local pour lui faire part de conditions inadéquates dans l’exercice de vos fonctions. C’est après tout une question essentielle de santé et de sécurité.
Ensuite, le deuxième défi que pose la rentrée actuelle concerne la réussite éducative, le soutien aux élèves en difficulté et, plus largement, la lutte contre le décrochage. La plupart des élèves et des étudiantes et étudiants du Québec n’ont pas fréquenté l’école depuis presque six mois déjà… c’est une éternité. Plus que jamais, les équipes-écoles et le personnel en enseignement supérieur auront des rôles clés à jouer dans le développement des élèves et des étudiantes et étudiants. Sur tous les fronts, nous allons continuer de réclamer plus de ressources pour vous aider dans votre travail et, surtout, pour nous assurer que les plus vulnérables aient les services auxquels ils ont droit, sans exception.
Dans ce contexte de la rentrée, la CSQ a d’ailleurs lancé la campagne Agir aujourd’hui pour leur avenir, réclamant davantage de moyens pour soutenir les
équipes-écoles du milieu scolaire. Notre objectif est d’interpeller le grand public et le gouvernement quant à l’importance d’investir dès maintenant en éducation pour la réussite des élèves, particulièrement ceux qui vivent des difficultés scolaires. Le message est clair : fournir des ressources aujourd’hui en éducation, c’est investir dans la réussite de demain. Vous verrez apparaître une série d’images thématiques appuyant notre message à l’aide d’exemples concrets et parlants. Parce qu’investir en éducation, c’est valoriser notre jeunesse et nos talents, mais c’est aussi une façon de prévenir le décrochage et de sortir de la vulnérabilité des milliers de jeunes. C’est faire le choix d’offrir un meilleur avenir pour des milliers de familles québécoises.
Alors que la situation était criante depuis plusieurs années, la fermeture des établissements pendant la pandémie a amené une rupture de services et a accru les besoins des élèves et des étudiantes et étudiants en situation de vulnérabilité à tous les ordres d’enseignement, du préscolaire à l’enseignement supérieur, en passant par l’éducation des adultes et la formation professionnelle. Le personnel enseignant, le personnel de soutien ainsi que le personnel professionnel qui portent l’avenir de notre société méritent que nous leur donnions les ressources nécessaires afin qu’ils puissent offrir aux élèves les services auxquels ils ont droit. Le gouvernement répète que l’éducation est sa priorité, mais nous attendons toujours que cela se concrétise sur le terrain. Plus que jamais, il est essentiel que le gouvernement du Québec octroie plus de ressources aux équipes des écoles et de l’enseignement supérieur pour faire de l’éducation LA priorité.
De Gatineau à Sept-Îles, en passant par Sherbrooke, Longueuil, Gaspé ou Chicoutimi, nous ne le dirons jamais assez : le personnel de l’éducation et de l’enseignement supérieur portent à bout de bras l’avenir de nos enfants, l’avenir de notre société. Et c’est grâce à eux que nous pouvons réussir notre mission, souvent dans l’adversité la plus totale.
Au nom du conseil exécutif et des 200 000 membres de la CSQ, je vous souhaite une belle rentrée et une bonne année, malgré les nombreux défis qui se présenteront.
Prenez soin de vous, et comptez sur nous!