Les intervenantes et intervenants en petite enfance sont passionnés par leur travail et adorent les enfants. Malheureusement, la surcharge de travail, le manque de soutien, la faible autonomie et, surtout, le salaire et les conditions de travail, qui gagneraient à être améliorés, figurent parmi les facteurs de risque psychosociaux les plus souvent cités dans le domaine des services éducatifs à la petite enfance.

Des chiffres qui en disent long

Si le gouvernement n’améliore pas leur salaire et leurs conditions de travail, c’est près de 47 % des responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) qui pourraient quitter la profession d’ici trois ans, révèle un sondage mené en janvier 2020 par la FIPEQ-CSQ1 auprès des RSE.

« Les exigences ministérielles ne cessent d’augmenter, mais les conditions de travail, elles, ne s’améliorent pas », déplore Valérie Grenon2.

En plus de leur travail auprès des enfants, les RSE doivent désormais détenir un programme éducatif à jour et constituer pour chaque enfant un dossier qu’ils doivent ensuite présenter aux parents deux fois par année. Ces exigences s’ajoutent aux multiples tâches administratives, pédagogiques et d’entretien qu’ils doivent accomplir en dehors des heures d’ouverture de leur service éducatif.

Pas mieux dans les CPE

La situation n’est guère plus reluisante dans les CPE3, qui sont aux prises avec des difficultés à attirer la relève et à trouver du personnel remplaçant. Pour pallier les besoins, les éducatrices et éducateurs en CPE sacrifient bien souvent leur temps de pause et de repas pour intervenir auprès des tout-petits, s’occuper de groupes qui dépassent le ratio, travailler avec des enfants ayant des besoins particuliers, etc. Ils rentrent au travail même s’ils sont malades parce qu’il manque de personnel.

Agir tôt pour nos tout-petits

« Tous les experts s’entendent sur l’importance d’agir tôt pour nos tout-petits. Il faut leur donner toutes les chances de réussir à l’école et dans la vie. Mais ce n’est pas normal, pour les personnes qui ont fait de l’éducation à la petite enfance leur métier, que leur passion et leur travail soient si peu considérés, affirme Valérie Grenon. Il est grand temps que le gouvernement fasse de ce type de service une vraie priorité. Il faut commencer par respecter et valoriser celles et ceux qui y consacrent leur vie. »


1 Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec.
2 Valérie Grenon est présidente de la FIPEQ-CSQ.
3Centres de la petite enfance.