Des milliers d’élèves sont touchés par le manque de personnel de soutien scolaire, ce qui les prive des services auxquels ils devraient avoir accès pour s’épanouir pleinement. Dans les services de garde, par exemple, il existe des ratios pour assurer la sécurité des enfants, mais aussi pour favoriser leur développement. Contribuer à ce dernier est d’ailleurs l’essentiel du travail des éducatrices. Or, « c’est impossible pour elles de le faire correctement, en accordant le temps nécessaire à chacun, quand les ratios passent du simple au double », déplore le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.

Il ajoute que la situation est également difficile pour les élèves en situation de handicap, qui ne reçoivent pas tous l’accompagnement adéquat, notamment lorsque la personne qui leur est attitrée n’a aucune formation dans le domaine. Sans compter tous les élèves à besoins particuliers qui ne peuvent avoir accès au soutien d’une technicienne ou d’un technicien en éducation spécialisée, faute de main-d’œuvre. « Non seulement l’enfant est pénalisé, mais tous les autres élèves de sa classe aussi! », affirme Éric Provovost.

Des répercussions prévisibles

La FPSS-CSQ dénonce depuis des mois les importantes conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau scolaire. Tout juste avant la rentrée, Éric Pronovost se désolait de n’avoir jamais vu pareil manque de travailleuses et de travailleurs, allant même jusqu’à qualifier d’alarmant le nombre de postes encore vacants à une semaine du début des classes.

Des situations jusqu’ici inimaginables sont devenues réalité. Pour la première fois, des postes à temps plein, traditionnellement très convoités, n’ont pas trouvé preneur.

Une pénurie évitable

Pour le président de la FPSS-CSQ, la situation aurait pu être évitée : « On parle de pénurie de main-d’œuvre depuis 2013. On a prévenu les gouvernements qui se sont succédé, on a proposé des solutions réalistes, mais aucun n’est passé à l’action. On se retrouve maintenant dans cette situation. »

Offrir aux travailleuses et aux travailleurs de soutien scolaire des postes à temps plein, permanents et des salaires plus élevés fait partie de la solution, mais « la reconnaissance de leur travail à la hauteur de leur apport est également nécessaire », conclut Éric Pronovost.