Au moment d’écrire ces lignes, les chiffres entourant la crise du coronavirus (COVID-19) étaient déjà alarmants. Une telle situation commandait une intervention rapide de nos autorités publiques, une réponse que seul un système public de santé bien rodé pouvait orchestrer.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, pour endiguer une épidémie et prévenir toute nouvelle propagation, de nombreuses mesures doivent être menées simultanément, en ce qui a trait autant aux infrastructures et à la logistique, qu’aux communications et à la surveillance sanitaire. Une stratégie que le gouvernement québécois n’a pas tardé à mettre en œuvre, notamment en déclarant l’état d’urgence sanitaire le 13 mars 2020, soit à peine deux semaines après le premier cas de la COVID-19 officiellement confirmé au Québec.

Claire Montour

« Lors d’une crise d’une telle ampleur, chaque action compte : assurer la présence d’effectifs compétents, rendre accessibles les tests de dépistage, établir les bonnes trajectoires de soins, garantir l’accès au matériel médical et aux médicaments essentiels, surveiller la progression de l’épidémie et l’efficacité des mesures de santé publique, affirme la présidente de la FSQ-CSQ1, Claire Montour. À ce titre, nous devons souligner l’excellence de notre système public de santé mais, également, l’importance de nos programmes de protection sociale, qui assurent à tous un traitement plus équitable face à la maladie et aux épreuves de la vie. Bref, nous pouvons être fiers de notre modèle québécois et de notre solidarité exemplaire. »

Un avertissement très sérieux!

La COVID-19 a ébranlé plusieurs de nos croyances, et l’ensemble de nos systèmes sociaux, politiques et économiques. Elle a mis K.-O. notre belle insouciance.

« Cet ennemi invisible a mis en lumière l’importance de la collaboration et nous rappelle qu’en pareille crise, nous avons besoin de tous les joueurs, des services de garde aux techniciens en mesures d’hygiène, en passant par les responsables des programmes de sécurité sociale, dit la présidente de la CSQ, Sonia Ethier. Toutes ces personnes contribuent, de près ou de loin,  à assurer un meilleur accès et une plus grande équité en matière de santé. Je salue toutes les initiatives et les luttes qui, au fil des années, permettent de réduire les inégalités sociales. N’est-ce pas là notre meilleure protection contre l’adversité? »

Un signal d’alarme pour les dirigeants mondiaux

« La nouvelle pandémie de coronavirus (COVID-19) pose un défi aux proportions historiques pour l’humanité. […] Des années de privatisation et de mesures d’austérité ont laissé les établissements de santé publics sous-financés et en sous-effectif. La pandémie de coronavirus révèle la crise profonde des politiques néolibérales et l’incapacité négligente des gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable. […] Nous avons besoin d’une réponse massive et motivée par le public. »

Extraits de la plateforme Web de la campagne mondiale de l’ISP.

La prise de conscience est planétaire

Sonia Ethier

Une nouvelle campagne mondiale lancée par l’Internationale des Services Publics (ISP)2 en mars 2020 illustre la nécessité et l’urgence de mener la lutte mondialement. Elle vise dans l’immédiat à protéger la vie du personnel de la fonction publique lors des crises épidémiologiques, en particulier le personnel de la santé, notamment en veillant à ce qu’il dispose des conditions de travail, des équipements de protection individuelle adéquats et de la formation dont il a besoin pour ne pas courir de risques indus.

À plus long terme, la campagne a pour objectif la mise en place de systèmes de santé publique universels plus solides, dotés de ressources suffisantes, ainsi que de personnel bien équipé, et mieux préparé à répondre aux futures crises sanitaires et climatiques.

Plusieurs actions citoyennes et syndicales y sont mises de l’avant, et la CSQ compte bien y participer!


Le privé en santé : risque accru de contagion!

Aux États-Unis, près de 9 % de la population (27,5 millions de personnes) n’a aucun plan d’assurance maladie. Sans un système public de santé, l’accès à un médecin, au test de dépistage de la COVID-19 et aux traitements nécessaires advenant un résultat positif est tout simplement impensable pour plusieurs.

Malgré la gratuité du test de dépistage confirmée par Washington, de nombreuses personnes craignent devoir payer d’importants frais médicaux accessoires, de plusieurs dizaines de milliers de dollars dans certains cas, et renoncent tout simplement à se faire dépister.

Si la crise perdure, de nombreuses personnes perdront leur emploi et du même coup leur plan d’assurance privé, ce qui augmentera d’autant les risques de propagation du virus. Devant l’ampleur de la pandémie, les limites du système privé de santé apparaissent au grand jour.


1 Fédération de la Santé du Québec.
2 La campagne de l’ISP s’intitule : Des travailleurs sûrs sauvent des vies.