Dans nos cégeps comme dans nos universités, les conditions d’exercice n’ont fait que se détériorer au fil des ans, faute de ressources, notamment de personnel de soutien, en nombre suffisant. Nous sommes loin de l’époque où il nous était agréable de rentrer au travail le matin. Le climat de travail n’est plus ce qu’il était, comme on dit. Et ce n’est surtout pas la faute du personnel qui, lui, continue à s’investir sans compter dans tous nos établissements d’enseignement supérieur pour offrir à la population étudiante ainsi qu’au personnel professionnel et enseignant les meilleurs services qui soient.
Un effet domino
L’austérité est la grande coupable. Elle a eu raison de notre qualité de vie au boulot. Elle a mené à une baisse de ressources. La baisse de ressources a entraîné une réduction du personnel. La réduction du personnel a généré une importante surcharge de travail. La surcharge de travail a provoqué l’épuisement du personnel. L’épuisement du personnel a affecté la qualité des relations humaines. Bref, la qualité des services, tout comme la qualité de vie, a été sacrifiée sur l’autel d’une rigueur budgétaire purement idéologique.
Rien n’est immuable
On reproche souvent aux organisations syndicales d’en demander trop pour leurs membres. Il me semble que c’est peu demander que d’avoir les ressources en nombre suffisant pour accomplir nos tâches. Les effets de l’austérité ne sont pas immuables. On peut changer les choses et on doit le faire. C’est impératif et plus qu’urgent!
Et, pour cela, il faut commencer par réinvestir prioritairement dans les ressources humaines. L’ajout de personnel ramène une charge de travail décente. Une charge de travail décente permet d’assurer la qualité des services et le bien-être au travail. Le bien-être au travail nourrit la productivité et le sentiment de reconnaissance. Voilà ce dont le personnel de soutien en enseignement supérieur a besoin en 2018. Un simple retour à la normale.
Un important levier de développement
Il est temps de redonner à l’éducation et à l’enseignement supérieur leurs lettres de noblesse. Nos cégeps et universités constituent des investissements précieux pour l’avenir de notre société. Il faut cesser de voir les sommes investies dans ces hauts lieux du savoir comme une simple facture, mais plutôt comme un levier de développement social et économique. Pour que ces établissements puissent jouer pleinement leur rôle, il est primordial d’oxygéner adéquatement le réseau de l’enseignement supérieur de façon à ce que le personnel puisse contribuer efficacement à sa mission.
Cette année, nous voulons reprendre notre souffle. Cette année, nous voulons avoir les moyens de soutenir convenablement les étudiantes et les étudiants ainsi que tous nos collègues. Et pour cela, le gouvernement doit réinvestir pour réparer les pots cassés. Cette année, nous voulons tout simplement que nos milieux de travail reviennent à la normale. Est-ce trop demander?