Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a, une fois de plus, sonné l’alarme concernant les changements climatiques. Cela fait longtemps que nous savons que l’activité humaine joue un rôle dans le réchauffement du climat de notre planète. Nous savons aussi que notre mode de vie pollue énormément. En fait, au Canada, nous sommes les plus gros pollueurs par habitant au monde. Rien de tout cela ne nous empêche de dormir. À un point tel que nous élisons des gouvernements pour qui l’environnement n’est même pas un enjeu, et ce, d’un océan à l’autre.
Sauf que là, même le GIEC a perdu espoir de nous voir arriver à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (seuil au-delà duquel les conséquences sur la vie de beaucoup de nos congénères et d’un nombre important d’écosystèmes seront funestes). Le problème, c’est que nous traitons collectivement les experts du GIEC comme des alarmistes.
La grenouille dans l’eau bouillante
En refusant ainsi de voir l’inéluctable mur vers lequel nous fonçons à toute vitesse, nous nous comportons comme les proverbiales grenouilles dans un chaudron d’eau dont la température augmente et qui ne remarquent pas qu’elle finit par bouillir.
C’est que nous aimons notre confort. Nous aimons nos voitures. Penser changer notre mode de vie nous pèse trop. Pourtant, au point où nous en sommes, il faudra radicalement changer certaines de nos habitudes de vie pour réussir à atteindre les objectifs de l’accord de Paris signé par nos gouvernements en 2016.
Peut-être manque-t-il d’informations sur les conséquences dramatiques des changements climatiques? Faudrait-il une vaste campagne d’information-choc comme celle menée par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) sur les dangers du texto ou de l’alcool au volant? Serions-nous mûrs pour une campagne-choc sur les changements climatiques et l’importance du transport collectif?
Ce qui est clair, c’est que l’éducation à un avenir viable fonctionne. Le réseau des Établissements verts Brundtland (EVB-CSQ) en est la preuve éloquente. Lorsque nous sensibilisons les jeunes (et les établissements qu’ils fréquentent) aux enjeux environnementaux et aux impacts de leurs gestes, ils comprennent mieux les effets tant positifs que négatifs qu’ils ont sur l’environnement.
Mener la charge
Les solutions ne sont pas nouvelles : réduction immédiate et de façon draconienne des émissions de gaz à effet de serre et changements radicaux dans notre consommation d'énergie. Au Québec, nous sommes chanceux, nous pouvons déjà compter sur une production énergétique massive propre et renouvelable.
Durant la campagne électorale, tant le Parti Québécois que Québec solidaire ont mis de l’avant des solutions intéressantes pour faciliter la transition énergétique et économique nécessaire pour relever le défi immense qui se dresse devant nous. D’autres partis, dont la Coalition avenir Québec, ont plutôt mis en opposition environnement et économie.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en tant que champions de l’hydroélectricité et des énergies renouvelables en Amérique du Nord, nous sommes les mieux placés pour devenir des leaders mondiaux en la matière et allier économie et environnement. Nous utilisons déjà cette électricité pour chauffer nos maisons et alimenter nos appareils électroniques. Il ne nous reste qu’à l’utiliser pour déplacer les personnes et les marchandises!
Pour cela, il faut avoir le courage politique de mettre sur pied, dès maintenant, des projets collectifs ambitieux pour accompagner la population et les entreprises dans le changement essentiel de leurs habitudes.
Nous devons rapidement mettre en branle un grand chantier sur les transports collectifs et l’électrification des transports. Qui de mieux placé que l’État québécois pour orchestrer le tout? Il faut agir sur tous les fronts, tant individuellement que collectivement, si nous voulons inverser la vapeur. Nous ne pouvons pas attendre un autre quatre ans. C’est maintenant qu’il faut agir! Nous ne pouvons plus appuyer sur snooze, il faut entendre l’alarme.